Une formation en ligne gratuite à l’échographie pulmonaire pour détecter les signes précoces d’une infection grave au Covid-19

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Publié le 19/03/2020

Crédit photo : MedTandem

Alors que l’échographie pulmonaire permet de dépister les lésions précoces et graves du poumon entraînées par le Covid-19, la société MedTandem propose de former gratuitement les médecins à l’usage de l’échographe et à la reconnaissance des images pathologiques.

En effet, la Société de radiologie a indiqué l’inutilité de la radio thoracique pour le diagnostic de Covid-19. En revanche, l’échographie pulmonaire permet d’identifier « les lésions pulmonaires annonciatrices de l’aggravation des symptômes », souligne la Dr Lucie Beylacq, anesthésiste-réanimatrice à Bordeaux et cofondatrice de la société MedTandem.

De récentes publications issues des expériences chinoises et italiennes font état des limites de la radiographie dans le diagnostic et de l’intérêt de l’échographie dans la détection précoce des lésions.

Un rôle central dans l'anticipation des formes sévères

Le rôle de l’échographie apparaît ainsi central dans l’anticipation des formes sévères du Covid-19. « Nous savons désormais que les lésions pulmonaires sont visibles avant l’apparition des signes de détresse respiratoire. L’aggravation de l’état des patients intervient entre 7 à 10 jours après l’apparition des symptômes, mais elle est prévisible, précise la Dr Lucie Beylacq. L’idée est de permettre d’anticiper cette aggravation pour permettre aux hôpitaux de mieux gérer la prise en charge des formes sévères ».

Ainsi, la société, qui forme les généralistes à l’échographe depuis 2018, se mobilise pour diffuser gratuitement son expertise. Une première vidéo est déjà disponible en ligne pour permettre aux professionnels de santé de se former à l’usage de l’échographe (fonctionnement de l’appareil, manipulation de la sonde, identification de la ligne pleurale, détection des images normales, etc.).

Une seconde vidéo est complétée par des images de l’infection Covid-19 pour permettre de distinguer un poumon normal d’un poumon pathologique. « C’est très facile à voir », rassure la Dr Lucie Beylacq. L’ensemble des images pathologiques disponibles, récoltées notamment via des collaborations, sera mis à disposition.

Une mise à disposition des images pathologiques

Ces images montrent « des lignes B multiples en fusée qui témoignent du syndrome interstitiel et donc de la pneumonie. En phase plus avancée, on voit des signes de condensation pulmonaire, et, plus rarement, des épanchements pleuraux », détaille la Dr Beylacq.

Deux visioconférences seront proposées vendredi et lundi soirs, à 20h, pour former les praticiens lors de sessions de 45 minutes chacune. « Les 10 premières minutes seront consacrées à la réalisation de l’examen. Les 35 minutes suivantes seront dédiées au Covid-19, avec des images diagnostiques », précise la Dr Lucie Beylacq. Un forum est également déployé pour accompagner le dialogue entre médecins.

Reste que le taux d’équipement en échographe des médecins généralistes se situe « entre 5 et 10 % actuellement, estime l’anesthésiste. Nous avons lancé un appel aux constructeurs pour qu’ils mettent à disposition, gratuitement et pour la durée de l’épidémie, le maximum d’équipements disponibles ».

Pour toute information ou inscription aux sessions d’e-learning, la société est joignable via l’adresse contact@medtandem.com.


Source : lequotidiendumedecin.fr