4e dose pour les 80 ans et plus : le ministère compte sur les professionnels de ville pour vacciner

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Publié le 15/03/2022

Crédit photo : S.Toubon

Annoncée par le Premier ministre, Jean Castex, le 12 mars, l’ouverture du 2e rappel de vaccination contre le Covid-19 aux personnes âgées de 80 ans et plus, ayant reçu leur 1er rappel depuis plus de trois mois, est effective.

Cette campagne de rappel est notamment justifiée par de récentes données de la Drees montrant une « légère augmentation des hospitalisations chez les personnes de plus de 80 ans ayant reçu leur premier rappel vaccinal », a expliqué le Pr Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV), lors d’un point presse.

« Cela suggère que la protection contre les formes sévères conférée par un rappel vaccinal chez les personnes âgées diminuerait au cours du temps », indique l’avis du COSV daté du 18 février, avançant l’hypothèse d’une « moindre diversité des anticorps générés et une réponse T moins efficace dans le contexte d’une mémoire immunitaire sénescente ».

Données rassurantes venues d’Israël

Les données israéliennes, où l’injection d’une 4e dose est possible pour les 60 ans et plus depuis plusieurs mois, sont encourageantes, ajoute le Pr Fischer. Dans cette population, après un 2e rappel, le taux d’infections est réduit d’un facteur 2 et celui des formes graves ou des hospitalisations d’un facteur 4, par rapport à un seul rappel, poursuit-il.

Pour l’heure, 2,5 millions de personnes âgées sont concernées par cette nouvelle campagne en France. Un autre million a reçu un 1er rappel il y a moins de trois mois ou a été infecté récemment, mais surtout 400 000 seniors n’ont encore reçu aucune injection.

Pour les seniors infectés plus de 3 mois après leur premier rappel, « un deuxième rappel n’est pas nécessaire », précise un DGS-Urgent, la survenue d’un épisode infectieux provoquant « une réponse immunitaire au moins équivalente à celle d’un rappel vaccinal ». Si l’infection est survenue moins de 3 mois après le premier rappel, « un deuxième rappel est nécessaire », poursuit la Direction générale de la santé (DGS).

Une vaccination dynamique en ville

Suivant l’avis du COSV du 19 février, les vaccins à ARNm sont recommandés : dose pleine de Pfizer ou demi-dose de Moderna. Pour les 500 000 résidents d’Ehpad ou d’unités de soins de longue durée (USLD), éligibles quel que soit leur âge, cette nouvelle campagne de vaccination sera menée par leurs établissements, comme pour le premier rappel en septembre et octobre derniers. Les autres peuvent se tourner vers les centres de vaccination ou vers les professionnels de santé de ville.

Le nombre de centres de vaccination, dits « actifs », réalisant plus de 100 injections par semaine, est en recul, avec 100 encore ouverts au 7 mars contre 400 la semaine précédente et 700 celle d’avant. Mais la vaccination reste « dynamique » en ville et assure « le relais des centres », assure-t-on au ministère de la Santé, estimant que cette campagne de rappel est « absorbable par la ville ».


Source : lequotidiendumedecin.fr