Accusé par Touraine de vouloir privatiser la santé, Fillon promet au contraire de « sauver la Sécu »

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Publié le 29/11/2016
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Crédit photo : AFP

La campagne présidentielle a commencé et le torchon brûle entre le vainqueur de la primaire de la droite et du centre et la ministre socialiste de la Santé. Depuis quelques jours, Marisol Touraine n'a de cesse d'attaquer bille en tête l'ancien Premier ministre sur son programme santé/assurance-maladie.

Tout a commencé par un tweet rédigé pendant le débat télévisé de l'entre-deux tours, jeudi dernier, dans lequel la ministre de la Santé ciblait le projet de réforme Fillon du panier de soins. « Chaque foyer paiera en moyenne 3 200 euros de plus par an pour se soigner », avait-elle affirmé.

Rebelote, lundi, lors de l'examen en seconde lecture à l'Assemblée du budget de la Sécurité sociale. « Le candidat désigné de l’opposition pour la prochaine élection présidentielle propose que les Français qui ne souffrent pas d’une ALD ou d’une maladie grave ne soient plus remboursés par la Sécurité sociale, a-t-elle soutenu, citant le programme de son adversaire.

Panier de soins et panier de la ménagère…

Selon Marisol Touraine, « il s’agit ni plus ni moins qu’une privatisation du système de santé », qui représenterait un « surcoût massif pour les familles, notamment pour les personnes âgées et les familles avec des enfants », n'hésitant pas à brandir le spectre de lendemains difficiles pour ces patients. « Ces familles doivent savoir que le cycle des angines et gastros hivernales, que les vaccinations, le traitement des caries, les consultations régulières chez l’ophtalmologue ou, pour les femmes, le gynécologue devront être payées de leur poche », a-t-elle asséné.

Mais lundi soir, au journal de 20 h sur France 2, François Fillon démenti vouloir dérembourser les soins des Français. « Ce que je veux, c'est sauver la Sécurité sociale, a-t-il assuré. Je veux que les personnes aux revenus modestes et les personnes âgées soient mieux remboursées qu'aujourd'hui par l'assurance-maladie et les mutuelles. » 

Se projetant déjà dans le costume du chef de l'État, le député de Paris a annoncé qu'il consulterait les représentants l'Assurance-maladie et des professions de santé pour « travailler à un projet qui permettrait de ramener à l'équilibre la Sécurité sociale et qui améliore la couverture des soins des plus modestes ».

Remettre de l'ordre sur les franchises

« L'idée, c'est de voir sur certains types de soins si des personnes qui ont des revenus convenables ne peuvent pas participer un peu plus. Il y a énormément de franchises, de tickets modérateurs qui ne sont pas très justes ni lisibles. Je voudrais remettre de l'ordre dans tout ça, a ajouté François Fillon. Je prends l'engagement que toutes les personnes qui doivent être protégées, toutes celles qui ont des revenus modestes ou moyens, ne seront pas moins remboursées. » « La Sécurité sociale, j'y suis extrêmement attaché », a insisté l'ancien ministre des Affaires sociales.

François Fillon a omis de préciser que c'est sous son autorité de chef du gouvernement qu'avaient été mises en place en 2008 les nouvelles franchises médicales (50 centimes d'euro par boîte de médicaments, 50 centimes d'euro pour les actes paramédicaux et deux euros sur tous les transports sanitaires, en plus d'un euro par consultation). Des franchises limitées à 50 euros par patient et par an que Marisol Touraine n'a pas supprimées.


Source : lequotidiendumedecin.fr