LES RENCONTRES entre les adolescents et les professionnels de santé sont relativement rares, mais on évalue quand même entre deux et trois le nombre de consultations annuelles dans cette tranche d’âge. Visites chez le dentiste pour les plus jeunes, consultations gynécologiques pour les plus âgées, mais aussi dermatologiques et ORL, sans oublier les passages obligés que constituent les certificats d’aptitude au sport. Autant d’occasions à ne pas manquer pour établir un bilan le plus complet possible de l’état de santé de l’adolescent, sans omettre son statut vaccinal, précise le Dr Georges Picherot, chef du service de pédiatrie au CHU de Nantes « en tentant de repérer d’éventuels troubles dépressifs ou alimentaires, des usages problématiques de toxiques, des difficultés sexuelles, une tendance à répéter les accidents de la vie quotidienne...»
Favorables à la prévention.
Bien qu’ils aient du mal à se projeter dans l’avenir, les adolescents sont globalement favorables à la prévention et en particulier à la prévention vaccinale, mais ils n’y pensent pas spontanément. La couverture vaccinale des 11-18 ans reste d’ailleurs tout à fait insuffisante, avec néanmoins des situations différentes selon les vaccins. Elle est relativement bonne pour le vaccin diphtérie-tétanos-polio (DTP) : 85,3 % des 11-13 ans ont reçu le schéma complet à 6 doses. Malgré les campagnes récentes, la couverture reste en revanche trop faible pour la rougeole : seulement 86 % des 15 ans ont reçu les deux doses recommandées. Il en est de même pour la coqueluche : la couverture vaccinale n’est que de 73 % entre 13 et 15 ans (deuxième rappel) au lieu des 95 % nécessaires. Par ailleurs, les conséquences de la polémique concernant le vaccin contre l’hépatite B continuent à se faire sentir avec seulement 55,1 % des 14-16 ans ayant initié leur vaccination (une dose) et 37,7 % ayant reçu le schéma complet. Quant à la vaccination contre les papillomavirus (HPV), elle marque le pas : début 2011, 39 % des jeunes filles de 14 ans, qui constitue la population cible ont reçu au moins une dose, alors qu’à 17 ans, ce sont 65 % des jeunes filles qui en ont reçu au moins une dose.
Rôle du médecin.
Des efforts doivent donc être faits pour améliorer la vaccination des adolescents. Le médecin généraliste joue à cet égard un rôle clé : il doit « profiter » de chaque contact avec un jeune pour vérifier son carnet de vaccination et l’inciter à se faire vacciner. Le mieux serait bien sûr de disposer des vaccins au cabinet médical, car une ordonnance est vite oubliée. Le Dr Picherot plaide également pour une consultation de prévention obligatoire à 13 ans, à l’instar des bilans systématiques des nourrissons à 9 et 24 mois. L’occasion d’un bilan de santé complet comportant le statut vaccinal, les rappels et le rattrapage éventuel pour les vaccins manquants, explique le pédiatre nantais.
Il faut aussi sensibiliser les parents, car ce sont souvent eux qui décident leur enfant à se faire vacciner, et cela d’autant mieux qu’ils sont bien informés. C’est ce que montre une étude américaine portant sur le vaccin contre les HPV : les mères informées sont celles qui font majoritairement vacciner leurs adolescentes. Les inquiétudes concernant cette vaccination ont d’ailleurs été levées par la Commission nationale de pharmacovigilance qui dans son rapport du 22 novembre 2011 conclut que le rapport bénéfice-risque des vaccins reste favorable. Le Haut conseil de santé publique recommande la poursuite de la vaccination HPV et l’augmentation de la couverture vaccinale associée au dépistage par frottis.
Conférence de presse organisée par Sanofi Pasteur MSD avec la participation de David Le Breton, sociologue, Université de Strasbourg et du Dr Georges Picherot, chef du service clinique médicale pédiatrique, CHU de Nantes
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