Par Damien Meslot, député UMP du Territoire de Belfort

Banques de sang de cordon : une proposition de loi nécessaire

Publié le 16/12/2009
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AVEC DE NOMBREUX experts scientifiques, nous pensons que la proposition de loi relative au prélèvement et à la conservation des cellules souches issues du sang de cordon ombilical est nécessaire pour permettre une augmentation des unités de sang de cordon ombilical conservées en France, disponibles également pour des applications thérapeutiques dans le monde. Les cellules souches du cordon ombilical ou du sang de cordon peuvent être utilisées dans 85 indications thérapeutiques : maladies du sang, du système immunitaire, et des essais cliniques sont en cours (infirmité motrice cérébrale, diabète juvénile, épidermolyse bulleuse). De nouvelles applications cliniques sont à venir, avec la recherche en thérapie cellulaire et médecine régénérative : maladies cardio-vasculaires, rénales, ou hépatiques. Contrairement à ce qui a été affirmé par certains « experts » et quelques « sociétés savantes », des traitements ont été réalisés à partir de cellules du sang de cordon ombilical. Les applications allogéniques (famille ou autre patient compatible) constituent la majorité des greffes réalisées (hémopathies). Les applications autologues sont encore peu nombreuses mais ont permis de traiter des centaines de patients atteints de neuroblastome, rétinoblastome, anémie aplasique, infirmité motrice cérébrale, diabète juvénile, traumatisme crânien avec lésion cérébrale.

La France en retard.

La France prend du retard. Pionnière, hier, avec les banques de sang de cordon allogénique, elle occupe le 17 e rang européen avec 7 100 poches de sang de cordon alors que le pays compte plus de 800 000 naissances/an. En effet, seules 5 biobanques publiques collectent ces cellules dans une dizaine de maternités sur plus de 600. Il faut donc mettre à disposition des parents qui le désirent des biobanques sur le territoire. Que souhaitons-nous ? Un système solidaire qui s’appuie sur le public et le privé à l’instar de la complémentarité entre les hôpitaux publics et les cliniques. Or les finances publiques ne permettent pas de couvrir rapidement l’ensemble du territoire en biobanques. C’est pourquoi nous devons encourager le privé à ouvrir des biobanques à disponibilité publique. Aujourd’hui, tous les modèles peuvent être envisagés. Le modèle familial solidaire permettrait aux familles de conserver les cellules souches du cordon ombilical et de son sang pour l’enfant (autologue), un membre de la famille compatible (allogénique apparenté), ou pour un autre patient dans le monde (allogénique non apparenté) qui en aurait besoin. Ces structures « privées à disponibilité publique » devront être validées par l’AFSSAPS pour le prélèvement de sang de cordon, le processus d’extraction des cellules souches et le stockage.

* Pr Georges-Fabrice Blum (chef de service à la clinique du Diaconnas à Mulhouse, vice-président du Collège national des gynécologues-obstétriciens), Pr Colin McGuckin (président de l’Institut de recherche en thérapie cellulaire CTI-Lyon), Dr Nico Forraz (vice-président CTI-Lyon et directeur du laboratoire Cryo-Save France), Pr Dominique Charron (chef de service hôpital Saint-Louis, président de HLA et médecine et de l’Association pour le développement de la médecine participative), Dr Agnès Gepner (directeur médical, CMC de Vinci, maternité Mona Lisa, Paris), Sabine Faivre (chercheur en psychopathologie appliquée aux techniques biomédicales).

D. M.

Source : lequotidiendumedecin.fr