Calendrier vaccinal des 16 ans et plus : la HAS plaide pour l'élargissement des compétences des infirmiers, pharmaciens et sages-femmes

Par
Publié le 31/01/2022
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : S.Toubon

Infirmiers, pharmaciens et sages-femmes devraient pouvoir prescrire et administrer les vaccins non vivants inscrits au calendrier vaccinal chez les personnes âgées de plus de 16 ans, recommande la Haute Autorité de santé (HAS) aux pouvoirs publics, afin d'améliorer la prévention en France.

La HAS tire les conséquences de la stratégie vaccinale déployée contre le Covid. « L'épidémie de Sars-CoV-2 – et l'élargissement des compétences vaccinales accordé à de nombreux professionnels – a été l'occasion de démontrer l'intérêt de cette extension pour le déploiement d'une campagne de vaccination sans précédent par des acteurs de proximité qui, en complément des médecins, jouent aussi un rôle très important dans l'information des populations », lit-on. En outre, les trois professions concernées sont déjà impliquées dans la stratégie vaccinale, est-il souligné. Depuis 2016, les sages-femmes vaccinent femmes, nouveau-nés et entourage, contre plusieurs pathologies ; et les infirmiers et les pharmaciens participent à la campagne annuelle contre la grippe saisonnière.

Les vaccins qu'infirmiers, pharmaciens, et sages-femmes seraient amenés à prescrire et dispenser sont ceux contre : diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite (rappels à 25 ans, 45 ans, 65 ans, puis tous les 10 ans à partir de 65 ans) ; les papillomavirus humains ; le pneumocoque ; l’hépatite B ; l'hépatite A ; les méningocoques A, C, W, Y ; la grippe. N'entrent pas en revanche les vaccins contre le méningocoque B et la rage, dont les indications sont rares chez l'adulte.

Les enfants et adolescents jusqu'à 16 ans feront l'objet d'un second travail, tandis que les personnes immunodéprimées ne sont pas concernées, eu égard à la spécificité et complexité des schémas vaccinaux.

Deux conditions

La HAS (après expertise de sa commission technique des vaccinations) pose deux conditions à cet élargissement des compétences : la réalisation d'une formation adaptée et le renforcement de la traçabilité de la vaccination, notamment grâce à des outils numériques (carnet de vaccination, dossier médical partagé, carnet de vaccination électronique…). L'Agence devrait enfin élaborer avec le Collège de la médecine générale une recommandation sur la réalisation en interprofessionnel des différentes vaccinations par les professionnels de santé concernés.

Autorisations effectives pour vacciner les enfants contre le Covid

Si l'élargissement des compétences pour le parcours du calendrier vaccinal des 16 ans et plus n'est pour l'heure qu'une recommandation, la Direction générale de la santé vient d'autoriser en pratique, par un arrêté du 26 janvier, la vaccination anti-Covid des enfants de 5 à 11 ans (prescription et administration) par les infirmiers, sages-femmes et pharmaciens d'officine formés. Jusqu'à présent, seuls les médecins pouvaient prescrire et administrer aux enfants le vaccin anti-Covid (les infirmiers pouvaient l'administrer, mais sur prescription médicale).

Les chirurgiens-dentistes sont par ailleurs autorisés à administrer les vaccins pédiatriques aux enfants de 5 à 11 ans dès lors que celui-ci leur a été prescrit au préalable par un médecin.

En centre de vaccination, les étudiants de troisième et deuxième cycles en médecine, pharmacie, et maïeutique, les étudiants en soins infirmiers en deuxième année et les sapeurs-pompiers peuvent aussi vacciner les enfants, parfois en présence d'un médecin.

En revanche, les enfants présentant un facteur de risque particulier doivent être pris en charge exclusivement par un médecin. Il s’agit des enfants présentant un trouble de l'hémostase ; ayant des antécédents de syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (PIMS) à la suite d’une infection au Sars-CoV-2 ; ou des antécédents de réaction anaphylactique à un des composants de ces vaccins ou ayant présenté une réaction anaphylactique lors de la première injection.


Source : lequotidiendumedecin.fr