L’Agence européenne des médicaments (EMA) a donné ce 11 mars son feu vert au vaccin à injection unique contre le Covid-19 de Johnson & Johnson, le quatrième à recevoir un avis positif pour son déploiement dans l’Union européenne, après ceux de Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca-Oxford. Dans la foulée, la Commission européenne a autorisé son utilisation dans l'Union européenne. « Plus de vaccins sûrs et efficaces arrivent sur le marché », s'est réjouie la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, sur Twitter.
« Avec ce dernier avis positif, les autorités de l’Union européenne disposent d’un outil supplémentaire afin de lutter contre la pandémie et protéger la vie et la santé de leurs citoyens », avait au préalable déclaré la directrice de l’EMA Emer Cooke, dans un communiqué, soulignant qu’il s’agit du « premier vaccin qui peut être utilisé en une seule dose ».
Autre avantage du vaccin du géant américain développé par Janssen, une filiale du groupe en Europe : il peut être conservé durant trois mois à des températures de réfrigérateur standard, ce qui facilite son stockage et sa distribution. Il s’agit en effet d’un vaccin à vecteur viral comme celui d’AstraZeneca, alors que Pfizer et Moderna sont à ARNm.
Efficace à 85 % contre les formes graves, 66 % contre les modérées
Son efficacité a été testée lors d’essais cliniques sur environ 40 000 personnes âgées de 18 ans ou plus dans plusieurs pays, notamment les États-Unis, le Mexique, le Brésil et l’Afrique du Sud. Environ la moitié a reçu le vaccin, l’autre moitié un placebo, et les deux groupes ont été comparés.
Le vaccin s’est révélé efficace à 85 % pour empêcher les formes graves du Covid-19. Aucune personne vaccinée n’est décédée du Covid-19 lors des essais, contre sept dans le groupe placebo.
Le vaccin est par ailleurs efficace à 66 % en moyenne pour prévenir les formes modérées à sévères de la maladie. Derrière ce taux, des réalités différentes entre les pays : de 72 % aux États-Unis, l’efficacité passe à 64 % en Afrique du Sud, où le variant (B.1.351) était déjà ultra-majoritaire au moment de l’essai clinique, selon les données analysées par l’Agence américaine des médicaments.
À noter que ce résultat de 66 % ne peut être comparé avec les quelque 95 % d’efficacité affichés par les vaccins de Pfizer et Moderna, avertissent les experts, car les essais cliniques de ces deux derniers ont été menés alors que les variants, notamment le sud-africain, n’étaient pas encore répandus.
Les effets secondaires les plus fréquemment observés étaient une douleur à l’endroit de l’injection, des maux de tête, de la fatigue et des douleurs musculaires. Au moins un cas d’anaphylaxie a été rapporté en Afrique du Sud. Johnson & Johnson prévoit des essais complémentaires pour étudier l’effet de deux doses, ainsi que l’efficacité du produit sur les adolescents, les enfants et les femmes enceintes.
Des doses mi-avril en Europe
L’Europe a commandé 200 millions de doses, au prix unitaire de 6,98 euros. Les premières livraisons sont attendues pour mi-avril. Le vaccin est autorisé aux États-Unis depuis fin février, et au Canada depuis début mars, tandis que l’Afrique du Sud l’utilise depuis mi-février.
Le produit de Johnson & Johnson n'est pas le dernier attendu sur le marché européen. Trois autres vaccins font l’objet d’un examen continu auprès de l’EMA : Novavax, CureVac et le russe Spoutnik V, tandis qu’un quart des quelque 80 vaccins testés chez l’humain sont dans la dernière phase des essais cliniques.
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