Covid-19 : les pharmaciens ne peuvent délivrer plus de deux boîtes de paracétamol sans ordonnance

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Publié le 18/03/2020

Crédit photo : PHANIE

Alors que le paracétamol est recommandé en cas de douleur ou fièvre dans le contexte de l'épidémie de Covid-19, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) appelle les médecins, soignants et patients à y recourir avec discernement, et à respecter les règles de bon usage. « L'Agence alerte sur la nécessité de ne pas prescrire, ni délivrer, ni stocker inutilement les médicaments à base de paracétamol », exhorte-t-elle.  

En cas de douleur et/ou de fièvre, les professionnels de santé doivent bien privilégier leur utilisation. Mais en cas de surdosage (dosage non adapté, trop important par prise ou par jour, ou sans respect du délai minimum entre les prises), le paracétamol peut entraîner des lésions graves du foie irréversibles parfois, pouvant aller jusqu'à nécessiter une greffe hépatique. 

Une à deux boîtes en pharmacie, et suspension de la vente par Internet 

Pour garantir la disponibilité des médicaments à base de paracétamol, les pharmaciens ne pourront délivrer à un patient sans ordonnance, à partir de ce 18 mars, qu'une seule boîte de paracétamol (500 mg ou 1 g) lorsqu'il ne présente aucun symptôme, ou deux boîtes (500 mg ou 1 g) en cas de douleurs et/ou de fièvre. 

En revanche, le pharmacien doit honorer la quantité prescrite par un médecin, sur ordonnance. Et inscrire toute dispensation dans le dossier pharmaceutique du patient, qu'il y ait ou non une ordonnance. 

La vente sur internet des médicaments à base de paracétamol, d'ibuprofène et d'aspirine est suspendue. 

L'ANSM rappelle les règles de bon usage du paracétamol : prendre la dose la plus faible, le moins longtemps possible, respecter les quantités maximales, les durées de traitement (3 jours en cas de fièvre ou 5 en cas de douleur), et l'intervalle entre les prises (4 à 6 heures). 

« Les pharmacies sont ouvertes, il n'y a pas de pénurie sur ces médicaments, il faut prendre ce dont on a besoin et ne pas aller plus loin », a insisté Frédéric Collet, président du Leem (Les entreprises du médicament), tout en notant qu'il n'y a pas de pénurie à ce stade. « Nous sommes tous responsables et chacun doit avoir un comportement raisonné dans l’achat de ses médicaments, en se limitant à la quantité dont on a effectivement besoin » estime aussi le groupe Sanofi, producteur de Doliprane, après avoir effectivement constaté une augmentation de la demande.

Prudence à l'égard des anti-inflammatoires

L'ANSM réitère sa mise en garde contre les anti-inflammatoires - dont l'ibuprofène - qui « peuvent masquer une infection et potentiellement avoir un effet aggravant dans certaines situations ». L'Agence invite néanmoins les patients sous anti-inflammatoires ou corticoïdes à ne pas arrêter leur traitement seul, et à se rapprocher de leur médecin. 

À la suite du ministre français de la Santé Olivier Véran, l'Organisation mondiale de la santé demande aux patients présentant des symptômes évocateurs de la maladie Covid-19 de ne pas prendre de l'ibuprofène sans prescription médicale.


Source : lequotidiendumedecin.fr