Si le gouvernement prône la reprise du plus grand nombre de travailleurs, quatre catégories de personnes vulnérables, présentant un risque particulièrement élevé de formes graves de Covid-19, peuvent encore bénéficier d'un traitement dérogatoire, en vertu d'un décret publié dans le « Journal officiel » du 30 août.
À partir du 1er septembre, l'activité partielle et les arrêts de travail dérogatoires sont maintenus, sur prescription du médecin, pour les personnes :
1 - atteintes de cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie);
2 - atteintes d'une immunodépression congénitale ou acquise. Elle peut être médicamenteuse (chimiothérapie anti cancéreuse, traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive), liée à une infection à VIH non contrôlée ou avec des CD4 < 200/mm3, consécutive à une greffe d'organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques, ou liée à une hémopathie maligne en cours de traitement;
3 - âgées de 65 ans ou plus et souffrant d'un diabète associé à une obésité ou des complications micro ou macrovasculaires;
4 - dialysées ou présentant une insuffisance rénale chronique sévère.
L'association de patients Renaloo (maladies du rein) qui avait alerté le ministère de la santé sur la situation des plus vulnérables, salue ces dispositions, tout en observant que la liste des critères des personnes à risques est « beaucoup plus restrictive » que celle publiée par le Haut Conseil de santé publique (HCSP) en avril dernier.
Télétravail à privilégier pour les autres personnes fragiles
L'association Renaloo demandait notamment que les conjoints et personnes vivant sous le même toit que les patients très vulnérables aient accès au chômage partiel, comme au printemps. En vain.
Le décret du 29 août met fin à l’activité partielle des personnes vulnérables et des personnes cohabitant avec elles au 1er septembre 2020. « Il sera mis fin dans les mêmes conditions aux arrêts de travail dérogatoires des travailleurs indépendants et agents publics concernés », précise le gouvernement.
Le télétravail doit être privilégié, ajoute-t-il. En cas d'impossibilité, le travail présentiel doit être assorti de mesures de protection complémentaires : mise à disposition d’un masque chirurgical par l’entreprise au travailleur, qui devra le porter au travail et dans les transports en commun ; hygiène régulière des mains ; aménagement du poste de travail (bureau dédié ou écran de protection).
Ces dispositions sont prises, précisent le communiqué officiel, en vertu d'un avis du HCSP du 30 juin 2020 (non publié, à ce jour), qui tend à concilier protection de la santé et maintien en emploi.
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