Les journées du CNGOF

Des questions et des avancées

Publié le 15/12/2011
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PARMI LES NOMBREUX sujets traités lors des journées du CNGOF, les organisateurs ont choisi de mettre l’accent, lors d’un point presse, sur quelques thèmes : la pénurie de dons d’ovocytes en France, les bénéfices du diagnostic prénatal, les grossesses en situation de précarité, avec l’expérience de l’Unité fonctionnelle médicopsychosociale en périnatalité d’Angers, la reconstruction mammaire immédiate, encore trop peu pratiquée, et le traitement des prolapsus de la femme jeune.

° La pénurie de dons d’ovocytes

Il existe en France une pénurie de dons d’ovocytes qui ne permet pas de répondre à la demande des couples. Près de 1 000 transferts de dons ont été réalisés dans notre pays en 2009 (contre 5 000 à 6 000 en Espagne) et 190 enfants sont nés de ces dons, alors que le nombre de couples en attente d’ovocytes se situe entre 1 500 et 6 000 par an. Il est important, souligne le Dr Joëlle Belaïsch-Allart (centre hospitalier des Quatre-Villes, Sèvres), que les femmes sachent que le don d’ovocytes est parfaitement légal, contrairement à ce que croient encore un certain nombre d’entre elles, et que ces dons sont destinés à aider des femmes jeunes. Le don a deux indications principales : une aménorrhée d’origine ovarienne et un risque de transmission d’une maladie génétique sévère.

° Les bénéfices du diagnostic prénatal

Le diagnostic prénatal a permis de diminuer la prévalence des malformations congénitales sévères et d’en améliorer la prise en charge. Le bénéfice de ce dépistage est illustré par quelques chiffres présentés par le Pr François Goffinet (hôpital Tenon, Paris) : selon le registre des malformations congénitales de Paris, la fréquence du diagnostic prénatal de la transposition des gros vaisseaux, par exemple, est passée de 6,7 % en 1981-1984 à 88,7 % en 2005-2007 ; le taux d’IMG a diminué parallèlement (13 % en 1997-2000, 1,9 % en 2005-2007) et la mortalité a été divisée par trois depuis les années 1980. Le diagnostic prénatal a également conduit à une réduction de la prévalence des naissances vivantes d’enfants trisomiques, mais cette prévalence reste deux fois plus élevée chez les femmes de faible niveau socio-économique, alors même que l’incidence de la trisomie est équivalente dans tous les groupes socio-économiques.

° Une unité pour les femmes enceintes en situation de précarité

Les facteurs psychosociaux ont un impact important au cours de la grossesse, majorant le risque de prématurité, de mort in utero, de petit poids de naissance… C’est pour répondre aux besoins de femmes en butte à des problèmes sociaux, psychiatriques, judiciaires… qu’a été créée dans le cadre du plan périnatalité l’Unité fonctionnelle médicopsychosociale en périnatalité (UMPSP) au CHU d’Angers. Cette unité, qui regroupe obstétriciens, sages-femmes, psychiatres, pédiatres, assistantes sociales, accueille une cinquantaine de patientes par an, auxquelles elle propose une prise en charge pluridisciplinaire avec un interlocuteur unique. Une démarche que le Dr Philippe Gillard (UMPSP, CHU d’Angers) qualifie de médicalement efficace et financièrement rentable.

° Reconstruction mammaire immédiate : mieux informer les femmes

La reconstruction mammaire immédiate (RMI), quand elle est possible, plaide le Dr Alfred Fitoussi (Institut Curie, Paris) doit être systématiquement proposée aux femmes, ce qui n’est pas encore le cas actuellement. Trois à quatre mille RMI sont pratiquées chaque année (sur un total de 15 000 mastectomies pour cancer du sein) alors que de 5 000 à 7 000 femmes pourraient en bénéficier. La situation évolue (une centaine de RMI par an il y a quelques années) mais des progrès restent à faire pour que les femmes soient mieux informées de cette possibilité thérapeutique.

° Prolapsus de la femme jeune : retarder le plus possible la chirurgie

Le prolapsus de la femme jeune représente 6,5 % des prolapsus. L’intervention à cet âge est grevée d’un risque important de récidives. La prise en charge par rééducation périnéale et pessaire doit donc être privilégiée le plus longtemps possible pour repousser la chirurgie après l’âge des maternités, explique le Dr Michel Cosson (CHRU de Lille). La chirurgie du prolapsus se fait par voie naturelle, notamment chez la femme jeune, chez laquelle le traitement médical est insuffisant (ce mode de chirurgie permet les accouchements par voie basse), ou par voie haute par coeliochirurgie, davantage indiquée chez les femmes qui ne veulent plus de grossesse.

www.cngof.asso.fr.

Dr HÉLÈNE COLLIGNON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9059