Journée NRBC-E de l’école du Val-de-Grâce

Des réponses aux menaces terroristes 

Publié le 24/05/2011
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Crédit photo : S Toubon

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Crédit photo : S Toubon

« AVEC le 11 septembre 2001, est apparue la nécessité de s’occuper des accidents NRBC-E. Ce master n’aurait pu exister il y a 10 ans », a déclaré le médecin général inspecteur Jean-Paul Boutin*, évoquant la formation professionnelle de l’école du Val-de-Grâce, en partenariat avec l’Université Paris VI et le commissariat à l’énergie atomique, que suivent 40 élèves. En l’espace d’une décennie, l’émergence du terrorisme a stimulé la recherche biologique et chimique et décalé le regard sur des agents bactériens oubliés ou nouveaux. Fini la peur de la variole, les scientifiques se penchent désormais sur le charbon, le bacille pesteux, la toxine botulique, et tous les virus de classe 4, « très dangereux pour l’homme et pour lesquels il n’y a pas de traitement », précise Jean-Paul Boutin.

Scénario type.

« D’où l’importance également de la veille scientifique », souligne-t-il. Ces dernières années ont en effet vu éclore des laboratoires de virologie dans toutes les capitales du globe. La culture virale n’est donc plus cantonnée au Nord. « C’est une bonne chose, car les diagnostics peuvent être faits sur place, mais cela signifie également que ces cultures peuvent être transformées », commente Jean-Paul Boutin. Transformées et diffusées largement. « Le monde économique, avec l’ouverture des barrières, et le développement des contacts, a triomphé sur le monde sanitaire, davantage en faveur du confinement, qui doit s’adapter ».

Les réponses aux menaces NRBC-E sont nombreuses selon les acteurs, mais néanmoins très cadrées. Alors que les scientifiques travaillent en amont sur la manipulation terroriste des cellules et molécules, les ministères de la Défense et de l’Intérieur élaborent des méthodes d’évaluation des risques afin d’adapter les scénarii de réponses. « Lorsque nous sommes dans le cas d’un événement NRBC d’origine accidentelle ou criminelle, nous activons le plan jaune », explique Laurent Domanski, médecin en chef de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris. « La police détermine la zone dangereuse, puis les sapeurs pompiers extraient les victimes et les regroupent. Les plus valides se décontaminent seuls en appliquant de la terre de foulon, qui fixe le produit, tandis que les médecins prennent en charge les invalides », précise-t-il. Un protocole rodé, dont les participants au séminaire ont pu voir une démonstration. Et qui s’est majoritairement appliqué, jusqu’à présent, à des accidents industriels. Mais « le risque zéro n’existe pas », rappelle Jean-Paul Boutin.

*Sous-directeur action scientifique et technique de la direction centrale du service de santé des armées, en évoquant

 COLINE GARRÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 8969