Face à l'arrivée des virus hivernaux, vaccination antigrippale et gestes barrières sont de mise

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Publié le 27/10/2021

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Face à une reprise de la circulation du SARS-CoV-2 en métropole et à l'arrivée précoce des virus hivernaux, le ministère de la Santé, Santé publique France (SPF) et l'Assurance-maladie lancent une campagne d'information pour inciter à garder le réflexe des gestes barrières et à les ancrer dans notre vie quotidienne, au-delà de l'épidémie de Covid. En parallèle, 12 sociétés savantes* plaident pour la vaccination antigrippale.

« La reprise de la vie sociale, le relâchement des gestes barrières associés à la circulation sur le territoire du virus de la bronchiolite et possiblement prochainement du virus de la grippe font craindre des épidémies saisonnières de plus grande intensité cette année », écrivent les trois instances. SPF alertait en effet dès la mi-octobre sur le démarrage précoce et rapide de la bronchiolite. Rhinopharyngite, angine et gastro-entérite ont aussi fait un retour prématuré et gagnent du terrain.

Un phénomène de « dette immunitaire »

Dans un communiqué conjoint, les 12 sociétés savantes* rappellent que « l’absence de contact de la population avec ces virus pendant toute une saison est à l’origine d’un phénomène de "dette immunitaire" fragilisant de nombreuses personnes, de jeunes enfants en particulier, peu ou non immunisés ». SPF et la Haute Autorité de Santé (HAS) craignent que cette absence d’immunité acquise au cours de la saison 2020-2021 n'augmente le risque de transmission du virus de la grippe, notamment chez les personnes les plus à risque.

Dans ce contexte, les sociétés savantes plaident pour une couverture vaccinale antigrippale satisfaisante, alors que la campagne auprès de la population cible a débuté le 22 octobre. « Après 18 mois de pandémie Covid-19, il est important de rappeler que la grippe saisonnière affecte chaque année entre 2 et 6 millions de personnes en France, entraînant l’hospitalisation et le décès de plusieurs milliers de personnes, essentiellement dans le groupe d’âge des personnes de 65 ans et plus », soulignent-elles. Or, la vaccination permet de réduire le risque de formes sévères et de complications, en particulier chez les patients atteints de maladies chroniques.

Cette année, en plus des deux vaccins habituels (Vaxigrip Tetra et Influvac Tetra), un nouveau vaccin hautement dosé est disponible et réservé aux 65 ans et plus (Efluelda, Sanofi Pasteur). Et alors que la campagne de rappel de la vaccination anti-Covid est en cours auprès des personnes à risque et des soignants notamment, la direction générale de la Santé (DGS) appelle les professionnels de santé à « promouvoir systématiquement les deux vaccinations auprès des personnes ciblées », avec une co-administration possible.

Lutter contre l'effet de lassitude vis-à-vis des vaccins

Pour les sociétés savantes, la population doit être « remotivée », alors qu'« entre l’absence de circulation de la grippe l’an passé, et l’administration de deux à trois doses de vaccin Covid-19 en moins d’un an, il existe un risque de lassitude de la population vis-à-vis des vaccins en général ». Elles en appellent au travail de conviction des professionnels de santé pour contrer ce phénomène.

De son côté, l'Assurance-maladie rappelle l'importance de la vaccination antigrippale chez les femmes enceintes, qui « reste le geste de prévention le plus sûr pour la future maman et pour l’enfant à naître ». « Les hospitalisations sont jusqu'à sept fois plus fréquentes chez les femmes enceintes que dans une population du même âge, en particulier du fait de la survenue de complications respiratoires et/ou cardiaques », souligne l'Assurance-maladie. La vaccination permet aussi de protéger le bébé, car les anticorps produits par la mère lui seront transmis. Les femmes enceintes sont donc elles aussi prioritaires pour une double vaccination grippe/Covid, en co-administration ou non.

Au-delà de la vaccination, les gestes barrières classiques adoptés pendant la crise Covid doivent continuer d'être appliqués, quel que soit le statut vaccinal Covid. Mais l'enquête CoviPrev de SPF, qui interroge chaque mois 2 000 Français, montre un certain relâchement. Depuis le dernier confinement, le port systématique du masque dans les lieux publics fermés diminue (65 % fin septembre versus 82 % en mai), comme le lavage systématique des mains (59 % versus 63 %). SPF, le ministère de la Santé et l'Assurance-maladie soulignent également l'intérêt de bien aérer son logement, son bureau et sa voiture, et ce malgré les températures plus fraîches. Le film diffusé lors de la campagne promeut ces différentes mesures.

*Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), Société française de microbiologie (SFM), Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), Société de pneumologie de langue française (SPLF), Société française de cardiologie (SFC), Société francophone du diabète (SFD), Collège de la médecine générale (CMG), Société française de pédiatrie (SFP), Société francophone des sciences pharmaceutiques officinales (SFSPO), Société française de neurologie (SFN), Société française de santé publique (SFSP), Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA).


Source : lequotidiendumedecin.fr