Alors que se tient ce 14 juin la journée mondiale des donneurs de sang, l'Établissement français du sang (EFS) veut mobiliser les donneurs avant l'été et lance une campagne intitulée #DonneursdesangToussoignants du 12 juin au 3 juillet. Pour un été serein, l'établissement espère voir son stock dépasser les 100 000 poches de globules rouges. Chaque semaine, 50 000 dons sont nécessaires pour répondre aux besoins.
En février, l'EFS avait publié pour la première fois un « bulletin d'urgence vitale », en raison de réserves de sang ayant atteint un niveau historiquement bas de 70 000 poches, avant de voir ses stocks remonter après ce cri d'alerte. « Les stocks ont connu des fluctuations très importantes, avec des niveaux très bas et très haut. Mais si la situation a été tendue, aucun patient n'a manqué de poche, tient à souligner Hervé Meinrad, directeur de la collecte à l'EFS. L'objectif a été atteint, mais nous souhaitons l'atteindre avec plus de stabilité. »
Déploiement de la téléassistance médicale
« L'EFS continue à vivre les conséquences de la pandémie », souligne François Toujas, président de l’EFS. En particulier, de nombreuses collectes en entreprise n'ont pas pu être déployées et continuent d'être perturbées avec l'essor du télétravail. Et l'EFS fait face à de grandes difficultés de recrutement de personnel médical et infirmier, entravant également l'organisation des collectes.
Néanmoins, la crise a aussi joué un rôle d'accélérateur en termes de modernisation des pratiques. Ainsi, la prise de rendez-vous en ligne est aujourd'hui largement plébiscitée. En parallèle, plus de 500 collectes en téléassistance médicale ont été organisées en France. « C'est un enjeu essentiel : il s'agit de pouvoir organiser des collectes sans la présence physique de médecin, mais avec un médecin référent joignable par téléphone », précise François Toujas. Le site dondesang.efs.sante.fr a de son côté fait peau neuve fin mai.
Cette année 2022 est par ailleurs marquée par une avancée attendue : depuis la mi-mars, les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes ne sont plus contraints de respecter une période d'abstinence sexuelle de quatre mois avant d'être autorisés à donner leur sang. Les critères sont désormais les mêmes pour tous et se concentrent sur les comportements individuels à risque.
Les enjeux du plan Plasma
Cathy Bliem, directrice générale de la chaîne transfusionnelle, thérapies et développement à l'EFS, a de son côté détaillé les enjeux du plan Plasma en préparation. Ce plan se veut « ambitieux pour accroître les capacités d'approvisionnement au laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB) ». L'objectif : prélever 950 000 litres de plasma matière première en 2023 pour les envoyer au LFB qui fabrique les médicaments dérivés du plasma et dépasser le 1,4 million de litres de plasma à l'horizon 2050. « Les besoins sont croissants depuis de nombreuses années, en particulier pour les immunoglobulines », précise Cathy Bliem. Avant la crise, la moyenne était de 900 000 litres par an, mais en 2020 et 2021, ce sont environ 850 000 litres seulement qui ont été collectés.
« Ces objectifs visent à défendre notre modèle éthique et améliorer la souveraineté sanitaire, car une forte partie de ces médicaments est dépendante du marché américain », poursuit Cathy Bliem, qui souligne que, pour y parvenir, il est essentiel de mieux faire connaître le don de plasma au grand public à l'aide d'une communication dédiée. L'idée étant de fidéliser les donneurs, alors qu'il est possible d'effectuer un don tous les 15 jours.
La crise a par ailleurs poussé à investir des lieux de collecte « insolites », comme des musées. En septembre, une opération « don de sang et patrimoine » sera organisée. Et en novembre, c'est une nouvelle campagne de sensibilisation à l'importance du recrutement de sangs rares qui se tiendra.
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