La HAS retire ses recommandations sur les dyslipidémies après la mise en cause de certains experts

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Publié le 23/11/2018
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Crédit photo : S. Toubon

La Haute autorité de santé (HAS) a annoncé l'abrogation de ses recommandations sur la prise en charge des principales dyslipidémies, publiées en mars 2017.

Cette abrogation fait suite au recours devant le Conseil d'État de Formindep, association qui œuvre pour une formation et une information médicales et indépendantes. Le 14 septembre, Formindep annonçait effectivement saisir le Conseil d'État « en vue du retrait d’une recommandation de bonne pratique de la HAS élaborée par des experts aux conflits d’intérêts majeurs ».

En parallèle, Anticor annonçait le 19 octobre avoir déposé plainte pour prise illégale d’intérêts contre six des neuf experts du groupe de travail ayant élaboré les recommandations visées.

Des liens non renseignés par les experts

Les recommandations sur les dyslipidémies ont été élaborées avant l'arrivée d'un déontologue en octobre 2016, Daniel Ludet. À l'époque, les experts devaient déclarer sur l'honneur leurs liens d'intérêt, sans que les informations fournies ne soient comparées à la base de données publique Transparence Santé. « Les membres du groupe de travail ont été sélectionnés à l’automne 2015 et en janvier 2016 après analyse par les services de la HAS de leur déclaration publique d’intérêts », précise toutefois la HAS.

Depuis 2017, les pratiques ont évolué. Désormais, les déclarations des experts sont systématiquement comparées à la base Transparence Santé. Suite au recours devant le Conseil d'État, la HAS a annoncé avoir pris connaissance, à partir des données de cette base, « de l’existence de liens qui n’avaient pas été renseignés par certains experts dans leur déclaration publique d’intérêts ».

De nouvelles recommandations attendues

Sans attendre la réponse de la justice pénale, la HAS, « garante de la rigueur scientifique de ses recommandations », a choisi d'abroger ces recommandations et indique vouloir « initier au plus vite un nouveau travail afin de fournir aux professionnels de santé une recommandation élaborée en toute impartialité fondée sur les dernières données de la science ».

De précédents recours de Formindep avaient conduit en 2011 aux retraits de recommandations portant sur le diabète de type 2 et la maladie d'Alzheimer.


Source : lequotidiendumedecin.fr