La maigreur se répand chez les jeunes

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Publié le 15/06/2017
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Si les prévalences du surpoids et de l'obésité stagnent, celle de la maigreur chez les enfants a augmenté significativement entre 2006 (Étude nationale nutrition santé) et 2015 (Esteban), passant de 8 % à 13 %, souligne l'article de Santé publique France, dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire ».

Le phénomène touche de plein fouet les jeunes filles (13,9 %), en particulier entre 11 à 14 ans, où la prévalence atteint 19,5 % (vs 4,3 % en 2006). La prévalence de la maigreur est de 11,8 % chez les garçons (vs 8,6 % en 2006, hausse non significative), et augmente avec l'âge : elle est de 14,6 % chez les 15-17 ans.

« C'est un constat à nuancer. C'est essentiellement (dans 80 % des cas) de la maigreur de grade 1 (avec un IMC entre 17 à 18,5, seuil de normalité à 18 ans, N.D.L.R.). Non de la maigreur pathologique ou de l'anorexie », indique l'épidémiologiste Benoît Salanave, de Santé publique France. « Nous n'avons pas d'explication particulière, il faudrait creuser davantage et regarder par niveau socio-économique », précise-t-il.

Chez les adultes, la prévalence de la maigreur en 2015 est de 4,4 % chez les 18-39 ans puis de 2 % passé 40 ans. Fait significatif : elle a augmenté chez les hommes, de 0,7 % en 2006 à 2,4 % en 2015. En revanche, elle a diminué chez les femmes, de 5 à 2,5 %.

Le 1er octobre prochain, toute photo commerciale de mannequin à l'apparence modifiée devra porter la mention « photographies retouchées » ; et depuis mai, le mannequinat est conditionné à la délivrance d'un certificat médical, attestant que l'état de santé du top model, « notamment eu égard à son IMC », est compatible avec son métier. Ces deux mesures introduites via la loi Santé se veulent des armes contre la maigreur excessive. « La minceur semble devenue un critère de modernité, comme une réponse aux excès de notre société de consommation », analysait dans nos colonnes le pédopsychiatre Dr Xavier Pommereau.

Coline Garré

Source : Le Quotidien du médecin: 9589