La pollution de l'air ambiant entraîne 8,8 millions de décès prématurés par an et une espérance de vie réduite de 2,9 ans dans le monde. « Elle entraîne une perte d'espérance de vie qui rivalise avec celle du tabagisme », indiquent les auteurs d'une étude parue dans « Cardiovascular Research ».
Pour évaluer la surmortalité attribuable à la pollution de l'air et celles dues à d'autres facteurs de risque, les auteurs ont pris en compte des données de 2015 d'exposition mondiale aux particules fines PM2,5 et à l'ozone (O3).
28,6 % de décès par cardiopathie ischémique
La surmortalité liée à la pollution de l'air dépasse celles attribuées aux autres facteurs de risque. Le tabagisme est associé à une espérance de vie réduite de 2,2 ans, la pollution atmosphérique liée aux combustibles fossiles de 1,1 an, le VIH-sida de 0,7 an, les maladies parasitaires et vectorielles de 0,6 an et les violences (toutes formes confondues) de 0,3 an.
« Notre comparaison des différents facteurs de risque mondiaux montre que la pollution de l'air ambiant est l'une des principales causes de surmortalité et de perte d'espérance de vie, en particulier par le biais des maladies cardio-vasculaires », estiment les auteurs.
En effet, les cardiopathies ischémiques représentent 28,6 % du pourcentage global de la perte d'espérance de vie liée à la pollution de l'air et les maladies cérébro-vasculaires 14,5 %. Les infections des voies respiratoires inférieures représentent 21,4 % de ce pourcentage, la BPCO 10 %, le cancer du poumon 4,8 %, et les autres maladies non transmissibles 20,7 %.
1,7 an d'espérance de vie en plus en agissant sur les émissions anthropiques
La distinction entre effets des émissions naturelles incontrôlables (feux de forêt, poussières crustales liés à l'érosion due au vent…) et effets anthropiques (combustibles fossiles…) a permis de montrer qu'en supprimant toutes les émissions anthropiques potentiellement contrôlables, l'espérance de vie moyenne mondiale pourrait augmenter de 1,7 an.
La perte d'espérance de vie est par ailleurs la plus importante en Asie de l'est atteignant 3,9 ans. Elle est de 2,2 ans en Europe. En termes de taux de mortalité, l'Europe est en revanche au-dessus de la moyenne mondiale de 120 décès pour 100 000 habitants par an, avec 133 décès.
« Les taux de mortalité et de perte d'espérance de vie les plus bas se trouvent en Australie, ce qui s'explique par des normes de qualité de l'air les plus strictes au monde », soulignent les auteurs.
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