Aluminium vaccinal

La recherche doit se poursuivre

Publié le 14/11/2012
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Crédit photo : S TOUBON

L’IMPLICATION dans certaines pathologies des sels d’aluminium utilisés comme adjuvants vaccinaux est une question régulièrement débattue. Elle revient dans l’actualité avec la décision de l’Agence du médicament (ANSM) de refuser le financement du projet de recherche du Pr Romain Gherardi qui travaille sur ce sujet depuis 18 ans. Une décision que critique vigoureusement la députée européenne Michèle Rivasi, membre de la Commission Environnement et Santé au Parlement Européen.

Les travaux de l’équipe INSERM du Pr Romain Gherardi (hôpital Henri Mondor, Créteil) sur la myofasciite à macrophage (MFM), affection qui associe douleurs musculaires, arthralgies, fatigue et troubles cognitifs, ont permis d’établir, dès 2001, un lien entre l’administration de vaccins aluminiques et une lésion histologique de MFM au site d’injection. Les recherches ultérieures menées chez la souris sur la biodisponibilité de l’aluminium injecté par voie intramusculaire ont montré que les particules d’aluminium apparaissaient de façon retardée dans le cerveau et s’y accumulaient. L’hypothèse actuelle est qu’il existerait chez certaines personnes une propension, éventuellement d’origine génétique, à retenir l’hydroxyde d’aluminium dans leur organisme, à diffuser les cellules immunitaires contenant des particules d’aluminium au niveau cérébral et à y induire une réaction immunitaire chronique avec des effets neurotoxiques. D’autres équipes dans le monde ont soulevé cette question de la neurotoxicité des sels aluminium et évoqué leur responsabilité dans différentes pathologies.

Volonté politique.

« Les questions sont identifiées, la manière d’y répondre est définie, il manque aujourd’hui la volonté politique d’aller plus loin », estime le Pr Gherardi, faisant référence à la décision de l’ANSM de refuser le financement du projet de recherche de son équipe (intitulé : « transport particulaire systémique par les phagocytes : sécurité des adjuvants vaccinaux »). Un refus d’autant plus surprenant, souligne-t-il, que les experts sollicités par l’ANSM avaient relevé l’intérêt de cette recherche. « Il ne s’agit en aucune façon, insiste le Pr Gherardi, de récuser l’intérêt des vaccins qui permettent de combattre de grands fléaux, mais bien de remettre en cause l’innocuité des sels d’aluminium ».

La députée européenne Michèle Rivasi va plus loin en demandant un moratoire sur les vaccins contenant des sels d’aluminium. Outre la poursuite des recherches dans ce domaine, elle réclame également un renforcement du système de sécurité sanitaire qu’elle souhaite plus interactif, plus critique et la création d’une haute autorité qui contrôle le statut d’expertise, les conflits les conflits d’intérêts et chapeaute le travail des agences.

Dr HÉLÈNE COLLIGNON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9189