À peine reconnus comme une spécialité à part entière avec la création d'un co-diplôme d'études spécialisées (DES) en septembre 2017, les allergologues s'inquiètent déjà de l'avenir de leur spécialité.
En cause, un récent projet de recommandation de la Haute autorité de santé (HAS) qui préconise une diminution du taux de remboursement des allergènes pour traitement de désensibilisation par voie sublinguale à 15 %, et le déremboursement de ceux par voie injectable. Or, ces traitements dits « allergènes spécialement préparés pour un individu » (APSI) constituent une part importante de l'activité et un outil de travail majeur de ces spécialistes, indique le Syndicat français des allergologues (SYFAL).
« Quel interne va choisir l'allergologie pour exercer en libéral si les traitements qui font la spécificité de notre métier ne sont plus suffisamment remboursés ? », s'inquiète le Dr Isabelle Bossé, présidente du SYFAL, dans un courrier à ses adhérents auquel le « Quotidien » a eu accès.
Perte de chance
Le syndicat craint aussi que les budgets alloués à la recherche et au développement ne soient diminués, conséquence de la perte de chiffre d'affaires de « l'industrie des allergènes ». Surtout, le SYFAL met en avant la « perte de chance » pour les patients. « Seuls ceux qui ont une bonne mutuelle pourront bénéficier de ce type de traitement qui a fait ses preuves, quoi qu'en dise la HAS », poursuit le Dr Madeleine Epstein, membre du bureau du SYFAL.
Cette recommandation de la HAS fait l'objet d'une consultation publique jusqu'au 21 janvier 2018. En 20 ans, la proportion de personnes allergiques a doublé. La France compte aujourd'hui 1 700 médecins allergologues (à 90 % libéraux), soit 1 praticien pour 17 000 patients allergiques selon le SYFAL.
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