Un système de santé plus humain

Mieux prendre en compte l'expérience patient

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Publié le 08/03/2018
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« L'angoisse est une émotion omniprésente dans le quotidien des patients. Chercher à atténuer ce sentiment négatif est emblématique de ce qui peut être entrepris pour rendre notre système de santé plus humain ».

En introduction d'une rencontre organisée sur ce thème au ministère de la Santé, Christian Saout, co-président de l'Institut français de l'expérience patient, souligne la nécessité de faire émerger des actions concrètes pour répondre à cette problématique largement partagée par les malades et leurs proches. Depuis 2016, l'institut qu'il préside s'est donné pour mission d'améliorer le parcours de soins des patients, en explorant de nouvelles voies et en leur donnant la possibilité de participer davantage. 

Dialogue avec les malades

« Cette peur diffuse peut se prolonger dans le temps, cette angoisse se nourrit de nos vulnérabilités », a expliqué le Pr Antoine Pelissolo, psychiatre et chef de service à l'Hôpital Henri Mondor. Le dialogue avec les soignants, l'information délivrée et, plus globalement, l'environnement de la prise en charge sont autant de paramètres qui influent sur ce sentiment d'angoisse. Amah Kouévi, directeur de l'Institut français de l'expérience patient, l'affirme : « Il est important que chacun prenne conscience que son expérience personnelle, si elle est partagée dans le cadre adéquat, peut constituer une valeur ajoutée précieuse pour améliorer la qualité du système de santé ».

Concours d'idées

Pour apporter des réponses concrètes, l'institut a lancé un concours intitulé « Vos idées pour réduire l’angoisse des patients ». Parmi les 49 projets présentés, le jury présidé par Édouard Couty, ancien directeur des hôpitaux en a choisi 5. Cécile Abad, patiente, propose de maîtriser le temps pour maîtriser l'angoisse. L'idée est de donner au patient de la visibilité sur l'état d'avancement de sa prise en charge, pour qu'il puisse savoir « où il en est » à tout moment ce qui lui permet de conjuguer sa vie de patient avec sa vie tout court. Le projet de Maylis Guilbert, étudiante en psychologie, et celui Gérald Berry, architecte, sont plutôt centrés autour de l'espace : la première avec des salles Snoezelen, de relaxation et de stimulation sensorielle, et des chariots Snoezelen pour les patients ne pouvant pas se déplacer ; le second, milite pour la conception de nouveaux espaces à l’hôpital autour d’un socle commun : le DESIGN de l’espace et sa perception sensorielle (concept D stress). Rémi Étienne, infirmier et hypnothérapeute à l'Institut de cancérologie de Lorraine (UNICANCER), s'appuie sur l'auto-hypnose par l'ancrage utilisé à l'Institut de Nancy depuis 4 ans. Enfin, la réalité virtuelle au service des patients est déjà utilisée à l'Institut Curie et au Centre Léon Bérard.

www.experiencepatient.fr

Anne-Lucie Acar

Source : Le Quotidien du médecin: 9646