Prévention du suicide

Mobilisation dans toutes les régions

Publié le 02/02/2011
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POUR LES 15es JOURNÉES nationales de la prévention du suicide, l’UNPS a choisi de s’interroger sur « l’individu au cœur d’un tumulte dont il n’est pas maître : la crise ou plutôt les crises ». « S’il y a un souci permanent de la part des pouvoirs publics de diminuer le nombre de morts, toutes causes confondues (accidents de la route, cancer, maladies infectieuses, virales, etc), le suicide semble rester une préoccupation mineure », regrette Thérèse Hannier, présidente de l’UNPS. En France, sur environ 10 000 déclarations annuelles de décès par suicide tous âges confondus, 600 concernent des sujets de moins de 25 ans.

Malgré les derniers cas récents et isolés, les suicides d’une fillette diabétique de 9 ans par défenestration et celui d’un garçon de 11 ans par pendaison (ou jeu du foulard, selon le beau-père), « force est donc de rappeler que, contrairement à une opinion répandue, ce n’est pas chez les jeunes que la mortalité suicidaire est quantitativement la plus élevée ; elle croît en réalité avec l’âge et touche principalement les adultes de 35-54 ans et les personnes âgées », indique le psychiatre Xavier Pommereau (in « Dictionnaire de l’adolescence et de la jeunesse », PUF, 2010). Trois suicidés sur quatre sont de sexe masculin alors que les rescapés de tentatives de suicide sont des filles dans une proportion inverse : selon les estimations officielles, le tiers des 200 000 suicidants hospitalisés chaque année, en France, sont des sujets de moins de 25 ans dans la proportion de 3 femmes pour un homme.

À Paris (Espace du centenaire), l’UNPS organise un colloque, le 5 février, sur le thème « Quelles préventions dans un contexte de crises ? » avec l’espoir de l’annonce d’une stratégie nationale d’actions face au suicide. « Nous attendons cette annonce depuis deux ans », s’impatiente Thérèse Hannier. Le pré-projet, présenté en mai dernier, repose sur cinq axes : l’amélioration des connaissances via la recherche, l’information en direction du grand public, la formation des professionnels, le développement d’actions de prévention et l’amélioration de la prise en charge des suicidants. Ce plan, tant attendu, doit être accompagné d’une volonté politique forte, soutient Thérèse Hannier. « Le label Grande cause nationale pour la prévention du suicide, que nous solliciterons pour 2012, constituerait un message fort pour créer un nouvel élan. » La liste des manifestations est disponible sur infosuicide.org.

S. H.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8898