Le médecin congolais Denis Mukwege reçoit avec Yazidie Nadia Murad, ex-esclave des djihadistes, ce lundi à Oslo, le prix Nobel de la paix qui récompense « leurs efforts en vue de mettre fin à l'emploi des violences sexuelles en tant qu'arme de guerre ».
À la veille de la cérémonie de remise du prix, le gynécologue est revenu sur combat. « Il faut travailler en temps de paix puisque c'est en temps de paix que les hommes se forgent sur les femmes un regard négatif, dominateur, non respectueux » qui mène aux pires atrocités quand la guerre arrive, a-t-il souligné dans un entretien accordé à l'AFP.
« La violence qu'on voit dans les conflits armés est le prolongement des violences que l'on voit dans des sociétés pacifiées. » « La dénonciation ne suffit plus, il est temps d'agir », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, ce dimanche. « Dans les conflits armés, (...) la transformation de corps de femmes en champ de bataille est tout simplement un acte inadmissible à notre siècle. »
Un combat à mener en France aussi
Un long chemin reste à parcourir, selon lui, même dans les pays les plus avancés en matière de parité. En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon, rappelle celui qui a lancé en 2014 le mouvement féministe masculin V-Men Congo. Selon le Dr Mukwege, la solution requiert un « travail de fond » sur les mentalités dans le cadre de l'éducation scolaire et universitaire, au sein de la cellule familiale, et au niveau judiciaire en luttant contre l'impunité.
Plusieurs fois pressenti pour le prix Nobel, le Dr Mukwege, 63 ans, a déjà reçu le prix Sakharov en 2014 « pour la liberté de l'esprit », pour son engagement auprès des femmes victimes de viols et de violences sexuelles.
« L'homme qui répare les femmes » – titre d'un documentaire qui lui a été consacré – a fondé en 1999 l'hôpital de Panzi, à Bukavu, à l'est de la République démocratique du Congo (RCD), un pays en proie aux violences chroniques.
Denis Mukwege était au bloc le 5 octobre quand il a appris que le Nobel lui avait été attribué, et qu'il partage avec Nadia Murad. « Le prix Nobel m'avait trouvé au bloc opératoire », souligne le lauréat. « Je vais essayer d'y rester le plus souvent possible. »
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