Pollution de l'air dans le métro : une enquête visant la RATP a été ouverte par le parquet de Paris

Publié le 05/04/2023

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Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire en février visant la RATP après une plainte déposée par l'association Respire en mars 2021, accusant la Régie de « tromperie et blessures involontaires » en raison d'une qualité de l'air dégradée dans l'enceinte du métro, a indiqué l'association ce mercredi 5 avril.

Le parquet a confirmé auprès de l'AFP l'ouverture d'une enquête pour « mise en danger d’autrui et tromperie sur une prestation de service entraînant un danger pour la santé de l’homme » qui a été confiée à l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp).

« Il est temps de lever la loi du silence et que la RATP dise la vérité aux usagers », a déclaré Tony Renucci, directeur général de Respire, cité dans un communiqué de l'association. Cette dernière accuse la RATP de dissimuler à ses usagers le niveau de pollution de l'air dans ses espaces souterrains et espère qu'elle « fera enfin le nécessaire » pour s'attaquer au problème.

Un air plus pollué en particules fines qu'à l'extérieur

La RATP est au courant de la situation « depuis le début des années 2000 », assure Respire. De son côté, la Régie affirme que « la qualité de l'air est une priorité » et qu'elle a déployé un « plan d'action ambitieux » contre ce phénomène depuis plus de 20 ans.

L'association Respire dit s'être basée sur deux rapports réalisés par ses soins en 2019 et 2021 pour appuyer sa plainte, dont il ressort que l'air dans le métro et le RER parisien est « nettement plus pollué en particules fines » qu'à l'extérieur.

La pollution aux particules fines peut engendrer des gênes ou des infections respiratoires et entraîner une hausse des hospitalisations ou de la mortalité liées à ces pathologies.

En juin, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait observé que l'air était en moyenne trois fois plus chargé en particules fines dans les stations qu'en surface, bien au-delà des seuils fixés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle avait à l'époque effectué une série de recommandations afin de renforcer les actions pour améliorer la qualité de l'air dans les stations de métro et de RER et mieux la mesurer.

Les frottements provoqués au moment du freinage des trains émettent quantité de particules fines, qui sont régulièrement remises en suspension dans l'air au passage des rames.

La RATP assure faire le nécessaire, en partenariat avec Île-de-France Mobilités, l'autorité organisatrice des transports, avec par exemple « le déploiement du freinage électrique sur tous les nouveaux matériels ».

« En 2022, trois ventilateurs ont été renforcés sur le réseau de métro » sur les lignes 9 et 2, affirme également l'établissement public.

C. C. avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr