Près de deux fois moins d'hospitalisations en clinique qu'en CHU après un passage aux urgences

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Publié le 28/02/2017
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Crédit photo : S.Toubon

Les hospitalisations après un passage aux urgences sont clairement moins nombreuses dans le secteur privé que dans le secteur public selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES, ministère de la Santé) mise en ligne ce mardi. La direction a analysé le parcours de soins hospitalier de 52 000 patients passés dans un des 734 services d'urgences français entre le 11 et le 12 juin 2013.

Il en ressort une grande différence dans la façon dont cliniques (lucratives) et hôpitaux (CHU et centres hospitaliers) gèrent la prise en charge de patients passés par la case « urgences ». Le taux d'hospitalisation est de 15 % dans les cliniques alors qu'il atteint 26 % pour les CHU. Ce distinguo est systématique pour toutes les catégories d'âge mais il est particulièrement marqué pour les plus de 85 ans. 62 % des centres hospitaliers et 59 % des CHU gardent ces patients dans leurs murs quand 46 % des cliniques font un choix similaire.

La gynéco-obstétrique, exception à la règle

Le constat est le même sur la quasi-totalité des motifs de recours. L'hospitalisation post-urgences est notamment bien plus marquée dans les services publics hospitaliers dès lors que l'enjeu est neurologique (37 % d'hospitalisation contre 20 % en cliniques), que le patient souffre de difficultés respiratoires (68 % contre 43 %), d'un traumatisme crânien sans perte de connaissance (15 % contre 3 %) ou de fièvre (52 % contre 16 %).

Seule exception notable, le privé lucratif hospitalise plus facilement les patients au sortir des urgences lorsque le problème est d'ordre gynécologique ou obstétrique (23 % contre 14 % dans le public).

Le taux d'hospitalisation est similaire à un point près pour les patients passés aux urgences mais adressés par un autre établissement de santé. 55 % d'entre eux restent à l'hôpital et 56 % demeurent en clinique.

Pour expliquer ces résultats, la DREES avance (prudemment) deux explications. D'une part, la différence de patientèle entre les deux secteurs « tant du point de vue médical ou social que du choix de recourir aux urgences » peut entrer en ligne de compte. D'autre part, la différence dans le modèle d'organisation « ou la disponibilité d'équipement pour le service d'urgences » peut aussi jouer. L'expérience du personnel médical ou l'intégration dans un réseau de soins n'ont pas été prises en compte dans l'enquête, précise la DREES.

En 2014, les structures d'urgences continentales (publiques et privées) ont enregistré 14 millions de passages de patients de 15 ans et plus. 


Source : lequotidiendumedecin.fr