Campagne en faveur de la contraception d’urgence

Prévenir les grossesses non désirées

Publié le 22/06/2012
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Crédit photo : PHANIE

Oubli de pilule, accident de préservatif ou absence de contraception, les femmes peuvent avoir besoin d’une contraception d’urgence, mais les délais, les modes d’utilisation et les possibilités d’accès sont encore mal connus. La campagne du ministère et de l’INPES vise à mieux les informer. Trois spots radio et des bannières Web mettent en scène trois situations pouvant mener à une grossesse non désirée. Les spots radio présentent le monologue intérieur de trois jeunes femmes confrontées à un risque de grossesse, et traduisent leur effort pour se convaincre que le risque n’est pas réel. Les supports grand public de la campagne renvoient également vers le site de référence, www.choisirsacontraception.fr.

« En 2010, chez les femmes âgées de 18 à 24 ans, la dernière grossesse n’était pas planifiée dans 48 % des cas. Le recours insuffisant à la contraception d’urgence est l’une des raisons qui peut expliquer ces chiffres », souligne l’INPES. Et chaque année, en France métropolitaine, un tiers des interruptions volontaires de grossesse (IVG) est réalisé chez des jeunes femmes de cet âge. Entre 18 et 24 ans, les femmes sexuellement actives ont très peu recours à la contraception d’urgence, puisque seulement 12,5 % d’entre elles l’ont utilisée au cours des 12 derniers mois.

Un faible niveau de connaissance.

Le baromètre santé INPES de 2005 montre que le niveau d’information sur la contraception d’urgence est encore trop faible. Ainsi, près de 40 % des Français déclarent ne pas connaître le délai d’efficacité de cette contraception. Et parmi ceux qui pensent le connaître, 90 % citent un délai erroné ; 63 % pensent qu’il faut avoir recours à la contraception d’urgence dans les 24 heures ; pour l’INPES, cette croyance est probablement basée sur l’expression « pilule du lendemain ». En réalité, plusieurs modes de contraception d’urgence existent. Il y a d’un côté la contraception hormonale, un comprimé peut être pris jusqu’à trois jours après le rapport non ou mal protégé, et peut être obtenu sans ordonnance. Une deuxième contraception hormonale peut être prise entre trois et cinq jours après le rapport, mais les femmes ne peuvent se la procurer que sur prescription médicale.

Il est également possible d’avoir recours au dispositif intra-utérin en cuivre (DIU) comme contraception ; et dans ce cas, la pose doit également intervenir dans un délai de cinq jours.

La contraception en Ile-de-France

En Ile-de-France ( IDF), le recours à la contraception d’urgence a doublé entre 2000 et 2005. Il intervient le plus souvent avant 20 ans, et en majorité à la suite d’une erreur de contraception. Ces données ont été présentées par Nathalie Beltzer, chargée d’études à l’Observatoire régional de la santé IDF, lors du premier débat organisé par la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie ( CRSA), sur le parcours de santé à travers les âges de la vie. La CRSA, nouvelle instance de concertation qui concourt à la définition de la politique régionale de santé en formulant des avis, avait choisi d’ouvrir le dialogue autour du sujet de la naissance : statut des femmes et des filles dans la région ; liberté sexuelle, contraception, interruption volontaire de grossesse ( IVG) et grossesses non désirées.
La région Ile-de-France présente des particularités : une naissance sur cinq en France est francilienne ; la mortalité infantile est plus élevée que dans les autres départements métropolitains. Le taux d’IVG est également plus élevé qu’ailleurs et parmi celles qui y ont recours, 12 % ont moins de 20 ans.
Les chiffres montrent que la couverture contraceptive est bonne dans la région. Ainsi, les trois quarts des femmes de 15 à 24 ans protègent leurs rapports sexuels, cependant on constate de nombreux échecs de contraception et de prévention. Selon le Dr  Sophie Gaudu, gynécologue obstétricienne les freins à la contraception sont l’inégalité d’accès à l’information, la nécessité de dissimuler sa sexualité ou encore l’attitude moralisatrice de certains soignants. Elle propose notamment de permettre aux pharmaciens ou aux infirmiers de renouveler les ordonnances, d’assurer la gratuité totale avant 25 ans, ou encore d’expérimenter la démédicalisation de la contraception hormonale.
CÉCILE RABEUX

Source : lequotidiendumedecin.fr