Rotavirus, grippe, HPV, dengue : la DGS met à jour le calendrier vaccinal

Par
Publié le 12/04/2023
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : Garo/Phanie

Rotavirus chez les nourrissons, grippe saisonnière chez les enfants et les ados, nouveaux vaccins, extension des compétences vaccinales : la Direction générale de la santé (DGS) publie ce 12 avril la mise à jour du calendrier vaccinal.

Rotavirus chez les nouveau-nés et grippe saisonnière chez les enfants

Principale nouveauté de cette actualisation, la vaccination contre les rotavirus est désormais recommandée chez l’ensemble des nourrissons, conformément à l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS). Pour les enfants âgés de 6 semaines à 6 mois, deux vaccins sont disponibles : le vaccin monovalent, le Rotarix, selon un schéma vaccinal à deux doses (à 2 et 3 mois de vie) et le pentavalent, le RotaTeq, selon un schéma à trois doses (à 2, 3 et 4 mois de vie). « Le strict respect de ce calendrier vaccinal est primordial afin d’assurer la complétude du schéma vaccinal avant l’âge limite (6 mois pour Rotarix et 8 mois pour RotaTeq) », est-il souligné.

Chez les enfants de 2 à 17 ans sans comorbidités, la vaccination contre la grippe saisonnière est également ouverte. Suivant l’avis de la HAS, le vaccin intranasal Fluenz Tetra est à privilégier en raison de sa meilleure acceptabilité chez les enfants, mais peut être remplacé, en cas d’indisponibilité, par les quatre autres vaccins antigrippaux (Fluarix Tetra, Vaxigrip Tetra, Influvac Tetra, Flucelvax Tetra) qui disposent d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette population.

Pour les adolescents en classe de 5e, et conformément aux annonces du président de la République en février dernier, la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) sera proposée gratuitement aux élèves volontaires « dès la rentrée prochaine », est-il indiqué. Cette vaccination est recommandée chez les adolescents, filles et garçons, âgés de 11 à 14 ans révolus. Dans le cadre du rattrapage vaccinal, elle est aussi recommandée pour les deux sexes entre 15 et 19 ans. « Toute nouvelle vaccination doit être initiée avec le vaccin Gardasil 9. Les vaccins ne sont pas interchangeables et toute vaccination initiée avec le Cervarix doit être menée à son terme avec le même vaccin », est-il rappelé.

Deux nouveaux vaccins disponibles : MenQuadfi et Dengvaxia

Deux nouveaux vaccins sont par ailleurs disponibles. Le vaccin anti-méningococcique tétravalent conjugué à l’anatoxine tétanique contre les sérogroupes A, C, W, Y, le MenQuadfi, est indiqué dès l’âge de 12 mois dans l'immunisation active contre les infections invasives à méningocoque de sérogroupes correspondants. Ce vaccin, qui a obtenu une AMM en novembre 2020, est commercialisé en France depuis septembre 2022.

Le vaccin vivant atténué tétravalent Dengvaxia est indiqué en prévention de la dengue due aux sérotypes 1, 2, 3 et 4 chez les sujets âgés de 9 à 45 ans ayant un antécédent d’infection par ce virus et vivant dans des zones d’endémie. Pour rappel, dans les territoires français d’Amérique (Martinique, Guadeloupe, Guyane), ce vaccin n’est pas recommandé en population générale, mais peut être proposé aux résidents de ces territoires s’ils apportent la preuve d’une infection antérieure confirmée virologiquement.

Extension des compétences vaccinales

Autre nouveauté, réglementaire cette fois, les compétences vaccinales (prescription et administration) sont étendues aux pharmaciens d’officine, aux infirmiers, aux pharmacies à usage intérieur, ainsi qu’aux laboratoires de biologie médicale. Les étudiants en 3e cycle de médecine et de pharmacie, ainsi que les sages-femmes pourront également administrer des vaccins. « Les conditions d’application de ces nouvelles compétences (formation, traçabilité, …), ainsi que la liste des vaccins et le public cible pour chacune de ces professions de santé seront précisés par des textes réglementaires », est-il précisé, ces nouvelles compétences devant être effectives dans le courant de l’année 2023.

Concernant la campagne de vaccination contre le Covid et celle contre le mpox (anciennement nommé variole du singe ou monkeypox), le document de la DGS renvoie aux pages dédiées du site du ministère, que les professionnels sont invités à consulter régulièrement, les recommandations pouvant évoluer. Pour l’heure, la campagne de rappel se poursuit contre le Covid, tandis que la vaccination contre le mpox reste indiquée pour les cas contacts et les personnes à très haut risque d’exposition.

Bilan des vaccinations obligatoires

Le nouveau calendrier présente par ailleurs une courte synthèse du 3e bilan relatif aux obligations vaccinales du nourrisson. Pour rappel, depuis le 1er janvier 2018, huit vaccinations, auparavant recommandées, sont devenues obligatoires : la coqueluche, les infections invasives à Hæmophilus influenza de type B, l'hépatite B, les infections à pneumocoque, les infections invasives à méningocoque de sérogroupe C, la rougeole, les oreillons et la rubéole. Elles s’ajoutent aux trois autres vaccinations déjà obligatoires : la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite.

L’analyse des certificats de santé du 24e mois montre une progression des couvertures vaccinales à 2 ans chez les enfants nés en 2018 comparés à ceux nés en 2017. La hausse est de 1 point pour le vaccin pentavalent à trois doses (DTP, coqueluche, Hæmophilus influenzae de type b), la couverture passant de 95,4 % chez les enfants âgés de 24 mois et nés en 2017 à 96,4 % chez ceux nés en 2018. Même tendance pour la couverture du vaccin contre le pneumocoque à trois doses qui a augmenté de 1,9 point (de 93,1 % à 95 %). La progression est plus marquée pour l’hépatite B à trois doses (+ 3,4 points, passant de 91,8 % à 95,2 %) et pour le ROR à deux doses (+ 4,1 points, passant de 86,3 % à 90,4 %).

Adaptations en cas de pénurie

Enfin, pour faire face aux ruptures d’approvisionnement de certains vaccins, la DGS prévoit plusieurs modalités d’adaptation en cas de pénurie durable : redéfinition des populations prioritaires, schémas de vaccination « alternatifs », modalités d’administration permettant d’économiser des doses ou encore recours à des vaccins jusque-là non utilisés en France. Sont potentiellement concernés le vaccin contenant la valence coqueluche, ceux contre les hépatites A et B, le vaccin non conjugué contre le pneumocoque et le BCG.


Source : lequotidiendumedecin.fr