Le midazolam injectable, benzodiazépine utilisée en anesthésie, sera accessible d'ici à 4 mois aux médecins qui souhaitent accompagner à domicile leurs patients en fin de vie, tel que le prévoit la loi Leonetti-Claeys de 2016, annonce ce 10 février la ministre de la Santé Agnès Buzyn, en saluant les recommandations de bonne pratique que la Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier.
Dans son travail, la HAS ne se contente pas d'expliciter les modalités d'utilisation des médicaments de la sédation (midazolam en première intention, puis deux neuroleptiques injectables : la chlorpromazine ou la lévomépromazine), elle demande aussi aux pouvoirs publics de faciliter leur prescription et dispensation en ville notamment par les généralistes (le mécanisme de rétrocession instauré depuis 2004 était rarement utilisé), et de faire évoluer la réglementation les encadrant (la sédation ne fait pas partie des indications pour lesquelles ils ont une autorisation de mise sur le marché).
Plusieurs représentants libéraux (SML, FMF, union régionale des médecins libéraux de Normandie) avaient déjà émis de telles revendications fin 2019, en prenant fait et cause pour leur confrère le Dr Méheut-Ferreu, poursuivi pour avoir administré du midazolam à cinq patients.
Vers une modification de l'AMM
Message reçu : « la Ministre de la Santé précise qu’elle permettra d’ici 4 mois la dispensation en ville du midazolam injectable aux médecins qui prennent en charge des patients en fin de vie à leur domicile », fait savoir le gouvernement.
En outre, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) procédera à une modification de son AMM, indique le communiqué. Un parcours sécurisé sera défini par le ministère. « Il prévoit pour les situations nécessitant une démarche collégiale, l’obligation pour le prescripteur de passer convention avec une équipe mobile ou un service hospitalier de soins palliatifs », lit-on. C'est l'une des conditions préconisées par la HAS pour effectuer une sédation profonde et continue jusqu'au décès, note-t-on.
Agnès Buzyn annonce par ailleurs la publication cette semaine du rapport d’évaluation du plan national 2015-2018 pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie réalisé par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), avant que ne soit finalisé d'ici la fin du 1er semestre, un nouveau plan. Deux personnalités qualifiées seront bientôt désignées pour conduire ces travaux, qui s'articuleront avec la réforme du grand âge et de l'autonomie.
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