En raison de la crise sanitaire liée au Covid-19 et de ses répercussions sur les collectes, les réserves de sang ont diminué drastiquement, au point d'atteindre un niveau jamais atteint depuis 10 ans. Dans ce contexte, l'Établissement français du sang (EFS) en appelle à la mobilisation citoyenne pour reconstituer ses réserves. Les donneurs sont attendus dans les jours qui viennent au sein des collectes mobiles et des 120 maisons du don de l'EFS.
« La situation est exceptionnelle et extrêmement inquiétante. Nous subissons de plein fouet la crise sanitaire. Avec 82 000 poches de globules rouges en réserve seulement, nous avons atteint le seuil d'alerte », avertit François Toujas, président de l'EFS, alors qu'il faut au moins 100 000 poches pour avoir un niveau de réserve satisfaisant. « Pendant le confinement, nous avons connu une baisse importante de 20 à 25 % de l'activité hospitalière, mais cette activité reprend aujourd'hui fortement, avec une augmentation de la demande en produits sanguins », précise-t-il.
Faciliter le don des salariés
L'offre de collecte habituelle a été très désorganisée par le confinement, et continue d'être perturbée du fait notamment des mesures de distanciation physique et du plus grand recours au télétravail. Les collectes au sein des entreprises et des institutions d'enseignement, qui représentent une part importante de l'offre de collecte de l'EFS (respectivement 12 et 9 %), sont ainsi mises à mal.
« Cette situation nous conduit à réorganiser nos collectes et à mobiliser les donneurs dans les jours qui arrivent. Il est aussi important que les décideurs économiques et administratifs facilitent le don de sang pour les salariés », estime François Toujas, qui en appelle également à la solidarité des étudiants, « très fidèles aux dons de sang ». L’EFS invite aussi les autorités locales à poursuivre leur engagement pour faciliter la mise en place de collectes mobiles. Le président de l'EFS a par ailleurs rassuré sur les précautions prises en termes de sécurité pour les donneurs et les équipes de l'EFS.
Pas d'autres options thérapeutiques pour les patients
« Par rapport à une année normale, nous avons une baisse de 20 % des stocks, ce qui créé une tension forte sur les produits sanguins », souligne François Toujas, rappelant que « dans l'immense majorité des cas, il n'y a pas de solutions substituables aux produits sanguins pour la prise en charge convenable des malades ».
« Début juin, nous avons lancé la campagne "Prenez le relais" qui nous a permis de relancer une dynamique importante avant l'été, détaille Hervé Meinrad, directeur de la collecte de l'EFS. Mais dès la fin de la campagne le 12 juillet, nous avons constaté une diminution de la fréquentation des collectes associée à une augmentation des besoins, ce qui a conduit à une diminution rapide des stocks jusqu'à fin août ». L'EFS avait alors lancé un appel d'urgence, qui a permis une compensation de courte durée de cette baisse des stocks.
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