Tensions sur le paracétamol : les autorités appellent à modérer son utilisation au profit des patients qui en ont le plus besoin

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Publié le 20/10/2022

Crédit photo : S.Toubon

Alors que le paracétamol fait l'objet de difficultés d'approvisionnement, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le Collège de la médecine générale (CMG) et les syndicats de pharmaciens (FSPF et USPO) formulent plusieurs recommandations destinées à modérer son utilisation et permettre ainsi aux patients qui ont un besoin immédiat de pouvoir en bénéficier.

Il est ainsi demandé - via un DGS Urgent - aux prescripteurs d'éviter de prescrire du paracétamol aux patients qui n'en ont pas un besoin immédiat. En outre, lorsque la situation le permet, il est recommandé de privilégier une posologie de trois prises par jour toutes les huit heures, au lieu de quatre quotidiennes, toutes les six heures.

Ne pas privilégier les AINS en cas de douleur et/ou fièvre

Il est néanmoins rappelé qu'en cas de douleur et/ou fièvre, l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) n’est pas à privilégier, en particulier chez l’enfant. Les AINS sont par ailleurs contre-indiqués à partir du début du sixième mois de grossesse.

Les pharmaciens, doivent, eux, dans la mesure du possible, adaptez la dispensation aux besoins individuels des patients, en les interrogeant, surtout en cas de prescription d'une quantité importante de paracétamol. La dispensation sur ordonnance doit être privilégiée ; en son absence, le pharmacien est invité à limiter la dispensation à deux boîtes par patient. Il doit aussi limiter la vente en ligne de paracétamol.

Ces difficultés d'approvisionnement sont liées à une augmentation constante de la consommation depuis plusieurs mois, qui ne faiblit pas à l'approche de l'hiver et en période de reprise de l'épidémie de Covid-19. En plus des mesures de répartition prises en juillet dernier, qui sont maintenues, « la production a été optimisée pour permettre un approvisionnement continu sur l’ensemble du territoire », assure la Direction générale de la santé.

De son côté, l'ANSM demande aux patients de ne pas constituer de stock de paracétamol. Elle rappelle l'importance de vérifier la présence de paracétamol dans les autres médicaments (utilisés pour douleurs, fièvre, allergies, symptômes du rhume ou état grippal) afin d'éviter un surdosage susceptible d’entraîner des lésions graves et irréversibles du foie.


Source : lequotidiendumedecin.fr