Une deuxième vague « pire que la première », un mois de novembre « redoutable »... les craintes du patron de l'AP-HP

Publié le 23/10/2020

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Le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, a exprimé sur RTL ses craintes concernant l'intensité de la deuxième vague épidémique. « Il y a eu la perception depuis quelques mois que, soit la 2e vague n'existait pas, soit que c'était une vaguelette. La situation est l'inverse : il est possible que la deuxième vague soit pire que la première »,  estime-t-il.

« Pour l'instant, nous ne sommes que dans un mouvement ascendant dans de nombreuses régions », ce « qui rend effectivement les choses redoutables », a-t-il ajouté. Interrogé sur les personnes contaminées par le coronavirus et admises en réanimation dans les hôpitaux de l'AP-HP, Martin Hirsch a indiqué que leur âge médian était de 62 ans.

« On a comme malades un certain nombre de jeunes qui ont des facteurs de risque, le père contaminé par son enfant, le père de ce père qui a reçu peu de visites, s'est isolé, faisait attention mais quand même son fils d'une cinquantaine d'années est venu le voir... », a énuméré le directeur général.

Congés déprogrammés

Il a confirmé que des congés avaient été déprogrammés pour nombre de personnels de ses hôpitaux, à l'approche de la Toussaint. « Mais pour d'autres, on a préféré qu'ils prennent des vacances maintenant, avant ce mois de novembre redoutable », a-t-il indiqué.

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi que le couvre-feu serait étendu samedi à 38 nouveaux départements et à la Polynésie pour faire face à une circulation du virus « extrêmement élevée », avec 41 000 cas enregistrés en 24 heures, un niveau jamais vu.

Une contamination largement sous-estimée

Évoquant une moyenne de 30 000 cas par jour, Martin Hirsch a fait valoir que « la réalité est bien supérieure, ça c'est ceux qu'on dépiste ».

« Il y a beaucoup de personnes positives, contaminantes, qui sont dans la rue sans le savoir et sans que personne ne le sache, probablement trois fois plus » que ces 30 000 cas, a-t-il estimé. « Le virus est redoutable (...), on peut l'empêcher de circuler mais en faisant beaucoup plus attention que ce qu'on fait aujourd’hui », a-t-il martelé.

S. L. (Avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr