« LES RÉSULTATS de cette étude sont en contradiction avec toutes celle publiées auparavant dans la littérature. C’est inexplicable », souligne le Pr Jean-François Narbonne. L’étude contestée a été publiée dans la revue en ligne « Environmental Science and Pollution Research » en avril (« le Quotidien » du 23). « Elle n’aurait jamais dû être acceptée », estime le directeur de l’Unité de toxicologie environnemental de l’université de Bordeaux, expert à l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). Ses auteurs, Martin Wagner et Jörg Oehlman, du laboratoire d’écotoxicologie aquatique de l’université de Francfort, ont analysé des bouteilles d’eaux minérales de marques différentes dont quatre étaient commercialisées, conditionnées sous verre, plastique ou carton, et ont conclu à une activité strogénique « significativement plus élevée » dans les bouteilles plastiques que dans celles en verre.
Des résultats contestables, selon le Pr Narbonne. Le test utilisé, un test standard bien connu, est, selon lui, « peu sensible et n’est pas adapté à la recherche de perturbateurs endocriniens dans les eaux potables ». D’autre part, « les résultats obtenus sont totalement irréalistes. Des teneurs de 75 ng EEQ/L (équivalent stradiol) ne sont possibles qu’en cas de forte contamination externe. Dans le lait de vache, où l’hormone est naturellement présente, les valeurs sont de l’ordre de 25. » Dans son laboratoire, où le Pr Narbonne utilise un test plus spécifique (bioessais) comme dans le reste de la littérature, les valeurs trouvées dans l’eau potable (robinet ou bouteille) sont « plutôt de l’ordre de 10-15 pg EEQ/L. C’est mille fois moins ».
« Il faut rassurer les consommateurs car l’eau minérale est, en France, particulièrement contrôlée », dit le toxicologue . La chambre syndicale des Eaux minérales rappelle pour sa part que les emballages en PET (polyéthylène téréphtalate) sont utilisés depuis de nombreuses années et que toutes les études ont confirmé qu’ils ne posaient « aucun problème de santé publique ». Dès la publication de l’étude, l’Institut fédéral allemand d’estimation des risques avait estimé qu’il n’y avait pas de danger.
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