L'hôpital peut-il s'embraser ?

Vaste appel à la grève des PH le 26 septembre

Par
Publié le 12/09/2016
Article réservé aux abonnés

Avenir hospitalier, CPH, SPHP (praticiens des hôpitaux), SNBH (biologistes), SPH (psychiatres), SYNGOF (obstétriciens)… La liste des syndicats de PH soutenant l'appel à la grève, le 26 septembre, du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHAR-E), ne cesse de s'allonger.

La raison du malaise ? Dans une lettre à Marisol Touraine, le Dr Yves Rébufat, président du SNPHAR-E, fait valoir que les conditions de travail se sont fortement dégradées ces dernières années en raison de postes vacants, de l'absence de recrutements et du recours croissant de l'intérim qui désorganise certains services.

En novembre 2015, le gouvernement avait pourtant annoncé un plan d'action à 250 millions d'euros prévoyant notamment une prime d'engagement en début de carrière, une meilleure indemnisation de la permanence des soins, une nouvelle prime d'exercice multisites… Mais ces mesures tardent à voir le jour. « Seule la retraite à 72 ans a été mise en place », ironise l'intersyndicale Avenir Hospitalier.

Avec ce préavis, le SNPHAR-E, membre d'Avenir Hospitalier, veut faire pression sur le ministère de la Santé mais aussi se démarquer des autres intersyndicales. Ce que n'apprécient guère les intéressés. « Je connais la tension sociale dans les hôpitaux mais je ne comprends pas ce mouvement et sa précipitation, les cinq intersyndicales avaient prévu de se réunir le 13 septembre pour faire un point ensemble sur la situation », regrette le Pr Sadek Beloucif, président du SNAM-HP. L'incompréhension est aussi forte pour le Dr Norbert Skurnik, patron de la CMH. « Nous ne souhaitons pas lancer de mouvement sans cohérence stratégique qui serait voué à l'échec », avance-t-il. À l'INPH, le Dr Rachel Bocher juge « très curieux » cet appel à la grève qui, selon elle, risque de diviser la communauté hospitalière. Pour autant, elle ne nie pas les enjeux : « Les médecins libéraux ont été servis, il n'est pas question que les PH soient oubliés ».    

En mai, les cinq intersyndicales de PH avaient exposé des revendications communes dont la création d'une 5e plage pour une journée de 24 heures, une importante indemnité d'engagement de service public exclusif et la création d'un 14e échelon pour encourager les PH expérimentés à rester à l'hôpital public.

Le mouvement peut-il prendre de l'ampleur ? « Dans la mesure où ça part de la base, cette grève peut mobiliser », juge Jacques Trévidic, président de la CPH.

Christophe Gattuso

Source : Le Quotidien du médecin: 9516