Violences liées au confinement : un dispositif d'alerte en pharmacie pour les femmes, un assouplissement des normes des foyers pour l'accueil des mineurs

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Publié le 27/03/2020

Crédit photo : AFP

Les femmes victimes de violences devraient bientôt pouvoir donner l'alerte depuis les pharmacies, le temps du confinement lié à l'épidémie de Covid-19, a annoncé ce 26 mars le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.

Le confinement a notamment pour conséquences, selon Beauvau, l'augmentation des violences conjugales. « En zone gendarmerie, ces violences ont augmenté de 32 % en une semaine », a expliqué Christophe Castaner, et dans la zone de la préfecture de police de Paris, elles ont été en hausse de « 36 % en une semaine ».

Alerte depuis une pharmacie

Ce dispositif, élaboré en partenariat avec l'Ordre national des pharmaciens, permettrait ainsi à une femme qui serait battue de donner l'alerte en se rendant dans une pharmacie sans son mari, a poursuivi le ministre de l'Intérieur. Au cas où le conjoint imposerait sa présence, la femme pourrait utiliser un « code, par exemple : masque 19 », à l'instar de ce qui est mis en place en Espagne.

Des consignes seront données pour que les forces de l'ordre puissent « intervenir en urgence », a-t-il dit, en assurant que la lutte contre les violences conjugales était une priorité.

La plateforme de signalement des violences sexuelles et sexistes mise en place par le ministère de l’Intérieur pour signaler des violences et bénéficier d’assistance reste disponible sur arretonslesviolences.gouv.fr, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Elle permet notamment de dialoguer avec des forces de l’ordre formées aux violences sexistes et sexuelles de manière anonyme et sécurisée. Par ailleurs, le 3919, numéro d’écoute national, géré par la Fédération nationale solidarité femmes, reste opérationnel.

Des normes assouplies pour accueillir des enfants en danger

Par ailleurs, les normes encadrant l'accueil des mineurs dans les foyers de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) vont être « assouplies » pour permettre l'accueil d'enfants qui ne vont plus à l'école et/ou qui ne peuvent rester chez eux auprès de parents violents ou négligents, quand ils en ont, alors que le personnel n'est pas toujours au complet.

L'une des 25 ordonnances adoptées ce 25 mars en Conseil des ministres prévoit en effet des adaptations aux règles régissant les établissements sociaux et médico-sociaux, dont ces foyers. Cela concerne, par exemple, le niveau de qualification des professionnels, les taux d'encadrement, ou encore le taux d'occupation qui peut être porté jusqu'à 120 %, tout « en veillant à maintenir des conditions de sécurité suffisante dans le contexte de l'épidémie de Covid-19 ».

Le gouvernement prévoit aussi d'autoriser certaines structures, qui habituellement ne proposent qu'un accueil de jour, à héberger les enfants la nuit. Des passerelles sont également prévues entre établissements pour mineurs de l'ASE et structures accueillant des jeunes handicapés – qui tombent aussi sous le coup des nouvelles ordonnances. « Ces mesures étaient nécessaires car la situation est tendue » dans le secteur, a commenté l'Association des départements de France (ADF), qui gèrent les foyers.

Enfin le secrétaire d'État en charge de la protection de l'enfance appelle chacun, y compris les enfants et adolescents victimes, à composer le 119-Allo Enfance en Danger si l'on est témoin, même auditif, de violence sur un enfant.


Source : lequotidiendumedecin.fr