Seulement 1 % de formes symptomatiques

Asseoir le diagnostic de lombalgie aiguë

Publié le 12/03/2015
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Le diagnostic

d’un mal de dos est fait dans la majorité des cas sur l’interrogatoire et l’examen clinique. Il permet de retenir le diagnostic de lombalgie (versus une douleur d’origine autre, sacro-iliaque par exemple) et d’éliminer une lombalgie symptomatique (1 % des lombalgies), c’est-à-dire une maladie qui justifie un traitement spécifique, comme une infection, une fracture ou métastase. Elle est sinon mécanique, dite « commune », produite par l’un des quelconques éléments du rachis : vertèbres (fissure), disque (hernie), articulations, ligaments, muscles ou colonne tout entière (scoliose).

Le lumbago est caractérisé par des douleurs localisées en bas du dos uniquement (à la différence de la sciatalgie où la douleur descend dans le membre inférieur). Ces douleurs sont exacerbées par le mouvement. Dans la pratique et en l’absence d’argument pour une lombalgie symptomatique, des radiographies ne sont pas nécessaires, sauf si la douleur se prolonge après 6 semaines d’évolution.

Dans le cadre d’une suspicion de lombalgie symptomatique, c’est-à-dire en présence en présence de certains critères comme l’âge (mois de 20 ans ou plus de 55 ans), une altération de l’état général, un amaigrissement, une toxicomanie, une immunodépression, une douleur constante, progressive, une douleur dorsale, la prise prolongée de corticoïdes, il est recommandé de prescrire des examens complémentaires.

« Rassurer » : la moitié de la prescription

En cas de lombalgie non symptomatique, la prise en charge doit tenir compte de différents paramètres. Première étape, rassurer le patient (50 % de la prescription) : « non, le patient ne finira pas paralysé » ; « oui, sa moelle épinière est indemne (pour la bonne raison qu’elle s’arrête plus haut que le bas du dos) » ; « oui c’est douloureux, mais il finira par guérir ».

Le repos est contre-productif et l’on conseille de maintenir l’activité physique, de l’adapter en fonction de l’intensité des douleurs et de poursuivre, si le patient le peut, les activités habituelles, y compris travailler.

L’ordonnance est fonction de l’intensité des douleurs ; elle comporte des antalgiques type paracétamol en première intention ou des opiacés faibles associés à des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Ils doivent être pris sans attendre l’acmé de la douleur pour permettre le maintien des activités. Peut être ajoutée une cure courte de myorelaxants.

Si le patient est incapable de reprendre ses activités rapidement malgré un traitement bien conduit, des radiographies debout seront prescrites dans un délai de 6 semaines. Les radiographies permettent de bien voir les différents éléments osseux de la colonne ainsi que sa statique. Elles serviront d’examen de référence pour le suivi. En cas de discussion d’infiltration ou chirurgicale, une IRM sera prescrite.

Dr Brigitte Blond

Source : Le Quotidien du Médecin: 9394