En France, 90 000 circoncisions sont pratiquées chaque année en milieu médical. Pour autant, cette intervention ne doit pas être banalisée : « Le taux de complications en établissement de soins est évalué entre 0,4 % et 2 %, précise le Dr Christian Castagnola (Mougins). La sténose du méat urétral est la plus fréquente (5 à 10 %), due en majeure partie à des gestes de coagulation trop puissants, devant la fistule urétrale. »
Outre le fait de rapporter ces chiffres peu connus, les urologues ont saisi l’opportunité du Forum d’urologie pédiatrique dédié à la circoncision pour rappeler que les indications médicales de la circoncision sont limitées à une hypertrophie du prépuce (rare), un phimosis très serré (ou paraphimosis) qui ne concernerait que très peu de garçons, des cas très particuliers et rares de malformations des voies urinaires ou de mictions préputiales. « Moins de 10 % des phimosis mériteraient une posthectomie », estime le Pr Bernard Boillot, responsable du Comité de l’urologie de l’enfant de l’AFU. Car si à la naissance, 96 % des nouveau-nés ont un phimosis et des adhérences préputiales, on observe dans près de 80 % des cas une libération spontanée des adhérences à partir de cinq ans. Chez 89 % des enfants de trois ans, le prépuce est rétractable. Par ailleurs, le phimosis est traité avec succès dans 67 % à 96 % des cas par corticoïdes locaux, traitement de première intention avant d’envisager un geste chirurgical (circoncision, plastie du prépuce). « Cette notion de disparition du phimosis et des adhérences avec l’âge est très importante, insiste le Pr Boillot, car l’essentiel de la douleur de la circoncision ne provient pas de la section de la peau mais bien de la libération des adhérences. Et le bloc pénien ne permet pas d’insensibiliser le gland en cas d’adhérences. » Pour le Pr Boillot, mieux vaut donc envisager la circoncision après sept ans, pour que l’enfant ait réglé lui-même le problème des adhérences ou du phimosis. Unanimes, les urologues plaident aussi pour améliorer la prise en charge de la douleur lors du geste.
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