Aménorrhée primaire de l’adolescente

Face aux soubresauts des premiers cycles

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Publié le 29/01/2018
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Crédit photo : PHANIE

La puberté des femmes débute par le développement mammaire, dans la très grande majorité des cas entre 8 et 13 ans. Le début de la puberté dépend de facteurs environnementaux et génétiques. Notamment, le surpoids et l’obésité dans l’enfance (entre 2 et 8 ans) sont associés à un début de puberté plus précoce. « Cet âge de début tend à être, de façon générale, actuellement plus précoce, sans que cela n’affecte l’âge moyen des premières règles, qui est en France de 12,7 ans », a indiqué la Pr Sophie Christin-Maître (Paris). « Une exploration est indispensable en l’absence de développement mammaire à l’âge de 13 ans, et au plus tard à 15 ans en l’absence de règles ».

L’interrogatoire et l’examen clinique précisent les antécédents personnels et familiaux, le stade pubertaire selon la classification de Tanner et recherchent l’existence de douleurs abdominales, d’une galactorrhée ou d’une anosmie. Après avoir éliminé une grossesse, le bilan de première intention comprend un dosage des gonadotrophines (FSH et LH) et de l’estradiol. Un test aux progestatifs administrés pendant 10 jours (positif si un saignement survient dans les 16 jours qui suivent l’arrêt du progestatif) permet d’orienter le diagnostic. Les dosages de la testostérone et de la 17-OH-progestérone sont réalisés essentiellement en cas de signes d’hyperandrogénie.

Ce premier bilan face à une aménorrhée primaire est ensuite complété en fonction de ses résultats : caryotype en cas d’hypogonadisme hypergonadotrope (FSH très élevée et estradiol effondré) ; IRM hypophysaire et explorations des fonctions antéhypophysaires en cas d’hypogonadisme hypogonadotrope (FSH normale ou basse, estradiol bas).

En cas d’aménorrhée primaire sans retard pubertaire et associée à des douleurs, il faut rechercher un obstacle à l’écoulement des règles. En l’absence de douleurs, il faut évoquer un syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser, caractérisé par une absence d’utérus.

D’après la communication de la Pr Sophie Christin-Maître, Paris

Dr Isabelle Hoppenot
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Source : Le Quotidien du médecin: 9635