L’UFC-Que Choisir a analysé près de 500 contrats, émanant de 86 organismes différents de complémentaires santé. Dans un communiqué paru ce mercredi, l’association de consommateurs met en évidence « une flambée des tarifs » avec « des écarts très marqués ». Si la moitié des contrats affichent une hausse de tarifs supérieure à 5 %, la tendance est nettement supérieure pour les assurés de Swiss Life (+12 %) ou Apicil (+10,7 %) et plus modérée pour ceux de la Macif (+2,7 %) ou de la Mutuelle Générale (+3,2 %). « Les écarts de pratique entre professionnels sont béants », bien qu'ils « connaissent le même environnement », observe l'association de consommateurs, qui ajoute que les prix progressent « davantage qu'en 2019 », quand elle avait constaté une augmentation de 4 %.
L’association en profite donc pour demander à Agnès Buzyn d’anticiper la parution de la mesure permettant la résiliation pour les consommateurs « à tout moment » des complémentaires santé, censée entrer en vigueur au plus tard le 1er décembre prochain. « L'inflation galopante » des tarifs justifie d'anticiper cette mesure censée entraîner « une baisse des prix » via une « concurrence ravivée », considère l’UFC.
Moitié moins d'augmentation pour la Mutualité
Dans un communiqué, la Mutualité française a contesté ces chiffres, remettant en cause la méthode de l’UFC-Que-Choisir qui « repose sur un appel à témoignages », ce qui « ne peut pas être considéré comme une méthode sérieuse et représentative », estime la Mutualité. Selon ses propres calculs, basés « sur un échantillon de 13 millions de personnes », la fédération assure que « la hausse moyenne est de 2,4 % en 2020 ».
Sans lien avec le 100 % Santé ?
Cette polémique coïncide avec la mise en œuvre du 100 % Santé pour les lunettes et certains soins dentaires, mieux remboursés depuis le 1er janvier. Agnès Buzyn promet depuis longtemps que la baisse du « reste à charge » dans ces secteurs n'aura pas d'effet sur les tarifs des complémentaires. L'UFC-Que Choisir n'en fait pas une cause de « l'inflation massive » qu'elle constate, tandis que la Mutualité juge que cette réforme « n'a pas d'impact significatif sur le montant des cotisations ».
(avec AFP)
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