Comment « va mal » le métier de médecin ? Par quels moyens Agnès Buzyn, la nouvelle ministre, peut-elle redonner confiance et envie à la profession… ? Dernier invité en date des Contrepoints de la Santé*, le Dr Patrick Bouet, président du conseil national de l'Ordre, a répondu, entre autres, à ces questions existentielles.
Pour le Dr Bouet, les médecins sont aujourd'hui victimes d'un paradoxe qui veut que « tous les métiers responsables de la bientraitance républicaine » – des corps professionnels parmi lesquels il range également les forces de sécurité intérieure et extérieure ainsi que les professionnels de l'éducation et de l'enseignement – « soient touchés par une vague de burn out ». « Tous ces acteurs, explique-t-il, ont le très net sentiment qu'on leur demande de plus en plus d'exercer un métier dont l'image citoyenne est dévalorisée et dont la reconnaissance statutaire est en panne. »
Rétablir un climat de confiance, une urgence
Patrick Bouet estime que les médecins s'interrogent en ces termes : « Est-ce que mon métier est une variable d'ajustement ou un métier cœur de société ? »
Il leur faut une réponse et il y a « urgence » à la leur donner, juge le patron de l'Ordre pour qui le rétablissement d'un climat de confiance entre la gouvernance du pays et les professionnels de santé est indispensable. À la nouvelle ministre qu'il a rencontrée début juin, il demande d'être « dans une vision structurante », précisant : « On ne s'en sortira pas dans les cinq années qui viennent en aménageant cosmétiquement le système de santé. »
* Les débats des Contrepoints de la Santé sont animés par Philippe Leduc, Pascal Maurel et Renaud Degas. Ils sont organisés en partenariat avec Ortus, La Veille Presse Infos+, Point Vision, le Groupe Pasteur Mutualité et MSD.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature