Doit-on vous le redire ? Si vous n'avez qu'une soirée à consacrer au théâtre, et bien que ce soit pour aller jusqu'au charmant théâtre Tristan-Bernard, ce tendre écrin, découvrir ou redécouvrir la version malicieuse de la comédie de Labiche qu'un homme de l'art vous propose.
Treize interprètes, deux pianistes, pas de grands moyens mais du talent à revendre pour cette version toute de malice et d'alacrité de « Doit-on le dire ? » Un spectacle soigné, avec ses costumes élégants, ses semblants de décors et cette fraîcheur merveilleuse, ce goût du partage qui appartient à Jean-Laurent Cochet, un maître. Un immense acteur qui ne s'est jamais pris au sérieux parce qu'il fréquente les poètes. Et parfois, le poète, c'est un vudevilliste de génie.
C'est un des secrets de Cochet : il évalue les qualités des textes, il n'établit pas de hiérarchie a priori. Il monte Labiche avec autant de soin, de respect que s'il montait un chef-d'œuvre et galvanise ses camarades. Tout le monde est excellent. Tout le monde est généreux, drôle. Cochet possède ce petit supplément. Cela échappe à l'analyse, ne peut se circonscrire dans les mots : il a du génie.
Théâtre Tristan-Bernard, à 21 h du mardi au samedi, à 15 h le dimanche. Durée : 2 h entracte compris. (01.45.22.08.40). Le texte de l'adaptation est publié, avec un cahier documentaire et des extraits des critiques par « L'Avant-Scène » n° 1131, 1er mars 2003 (10 euros).
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