Un dépistage systématique du C. difficile et de ses toxines a été pratiquée à l’admission lors de 461 hospitalisations pour poussée de MICI. Chez tous les patients, une recherche de glutamate déshydrogénase (GDH), de bactérie (par culture), et de toxine libre (par toxinogénicité du filtrat de selles, méthode de référence) a été réalisée. Une recherche de toxines par méthode ELISA a été effectuée en parallèle dans un sous-groupe de patients. Les facteurs prédictifs de la présence de C. difficile ont été également recherchés
Avec la méthode de référence, la présence de C. difficile a été détectée dans un peu moins de 10 % des cas (45 sur 461). La recherche de toxine était positive dans 75 % des cas. Aucun facteur clinique simple n’était prédictif d’une positivité de la recherche de C. difficile. « Ceci confirme la fréquence de l’infection à Clostridium et justifie de la rechercher systématiquement lors d’une poussée de MICI ou d’une aggravation », explique le Dr Sokol.
Combiner test GDH et Elisa
L’étude révèle l’intérêt de la GDH pour déterminer la présence de C. difficile : ses valeurs prédictives positives (VPP) et négatives (VPN) sont excellentes (VPP 97,8 %, VPN 99,8 %). Cependant, un test GDH positif ne préjuge en rien du caractère toxinogène ou non du Clostridium. D’où l’intérêt de combiner test GDH et recherche de toxine par méthode ELISA : quand les deux tests sont positifs, la VPP est de 100 % (la présence de toxine élimine un portage simple et affirme l’infection) ; si le test GDH est négatif, il y a 99,8 % de chance de ne pas avoir d’infection. « Dans les cas très rares où les deux tests sont discordants, la culture et la toxinogénicité du filtrat de selles se justifient, mais il convient de ne pas en attendre les résultats pour débuter le traitement » indique le Dr Sokol.
« Avec ces deux tests simples, peu coûteux et rapides (résultat en quelques heures) on est capable, dans la très grande majorité des cas, de savoir si un patient a une infection à C. difficile ou non. Ces deux tests devraient être systématiques chez tout patient atteint de MICI présentant une poussée, une aggravation de poussée ou ne répondant pas bien au traitement », estime le Dr Harry Sokol.
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