À partir des données de la base Système national d’information interrégimes de l’Assurance-maladie (SNIIRAM) un groupe de travail a analysé le parcours de soins avant et après une hospitalisation en court séjour de patients ayant présenté une première et/ou deuxième fracture liée à une fragilité osseuse au cours de l’année 2012.
Première information : le nombre de fractures par fragilité osseuse prises en charge en hospitalisation augmente : il était de 150 500 en 2011 et de 165 200 en 2013. Dans les 12 mois précédant l’hospitalisation pour fracture liée à une fragilité osseuse, 40 % des patients ont reçu un traitement inducteur d’ostéoporose, 3 % ont réalisé une ostéodensitométrie et 12 % ont eu un traitement spécifique pour ostéoporose.
Dans l’année suivant l’hospitalisation pour fracture de fragilité, moins de 10 % des patients ont eu une mesure de la DMO et seules 15 % des personnes hospitalisées ont reçu un traitement spécifique de l’ostéoporose. Enfin, 12 % des patients ont été réhospitalisés pour nouvelle fracture à 1 an.
Méfiance excessive vis-à-vis des traitements de l’ostéoporose
Ces résultats sont alarmants et témoignent d’une prise en charge bien inférieure à celle qui existait il y a une dizaine d’années. Cela ne témoigne pas du désintérêt des praticiens pour la maladie car, dans le même temps, la supplémentation en calcium et vitamine D a augmenté. « Mais, souligne le Pr Thierry Thomas, de nombreuses données permettent de les considérer seulement comme des mesures de prévention pour freiner la perte osseuse. En revanche leur effet est très faible voire nul pour réduire le risque de fracture par fragilité osseuse. Prescripteurs et patients développent une méfiance vis-à-vis des traitements spécifiques de l’ostéoporose qui ne méritent pas un tel désaveu, lorsqu’ils sont prescrits chez des patients à risque élevé de fracture. Ils sont généralement bien supportés. Les événements indésirables sévères sont rares voire exceptionnels. À l’inverse, on sait qu’ils permettent de réduire le risque de fractures vertébrales de près de 70 %, celui de fracture de hanche de l’ordre de 40 % » .
Reste à convaincre médecins et patients que la balance bénéfices/risques est favorable et à développer des stratégies thérapeutiques avec des cibles plus simples à appréhender par tous
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