Ce phénomène appelé « bullying » – terme anglo-saxon qui signifie intimidation – regroupe toutes les formes de persécutions répétées et intentionnelles que s’infligent les enfants entre eux : violence physiques, verbales, exclusions, et plus récemment cyber intimidations.
-› Repérer les enfants persécuteurs et/ou persécutés n’est pas qu’une affaire de discipline. Ce phénomène serait un indicateur de futurs comportements déviants à l’âge adulte, tels que harcèlement sexuel, violences conjugales, ou envers les enfants et les personnes âgées. Il serait aussi associé à un risque de comportement auto agressif.
-› Cette enquête transversale a été initiée en Irlande en janvier 2007 sur un échantillon d’enfants âgés de 9 ans. Elle a observé plus de 8 500 enfants et leurs familles pendant 7 ans, sélectionnés de manière aléatoire dans 910 écoles primaires. Le recueil des données a été réalisé au cours d’entretiens séparés avec les enfants et leur parent le plus proche. Les questionnaires ont rassemblé des données sociodémographiques, des données sur la fréquence et la nature du bullying dans l’année précédant l’enquête et la présence de maladies chroniques.
-› Ainsi, le phénomène aurait été rapporté dans près de 24 % des cas par le parent et dans 40 % des cas par l’enfant. Les enfants se déclaraient agresseurs dans 7 % des cas pour les garçons et 3,7 % des cas pour les filles ou victimes dans 27 % des cas pour les garçons et près de 25 % des cas pour les filles.
Chez les garçons, les formes de bullying étaient le plus souvent verbales, physiques, sociales (par exclusion) et plus rarement écrites dans le cas de la cyber intimidation. Pour les filles, l’exclusion prédominait et son vécu était ressenti de manière plus intense.
Les enfants persécutés étaient 4 fois plus susceptibles de participer eux-mêmes à des phénomènes de bullying hétéro agressifs. Enfin, souffrir d’une maladie chronique (maladies respiratoires et troubles psycho comportementaux principalement) était associé au fait d’avoir été persécuté dans l’année précédant l’enquête, que ce fait ait été rapporté par les parents (OR=1,75) ou les enfants (OR=1,5).
-› Selon les commentateurs de l’étude, la fréquence de ce phénomène et son association à des maladies chroniques a des conséquences cliniques directes. Elles permettent de mieux cibler l’interrogatoire des enfants malades et de leurs parents. Enfin, savoir qu’au sein de sa patientèle, un enfant de 9 ans sur quatre est un agresseur ou un agressé potentiels, donne matière à réfléchir et à orienter la prise en charge globale.
1- O’Dowd T, Reulbach U. « Bullying » et maladies chroniques chez les enfants de 9 ans. Exercer 2011 ;99(supll3) :84S-5S.
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