— Le Collège de la médecine générale , dans un communiqué daté du 17 octobre, se félicite des options développées dans le rapport du comité d’orientation de la concertation citoyenne sur le dépistage du cancer du sein, à la base de l'annonce de la refonte du dépistage organisé par Marisol Touraine. Ce dépistage présente en effet aujourd’hui un rapport bénéfice/risque incertain qui oblige, selon le Collège, à reconsidérer ses modalités.
— De fait, les notions de surdiagnostic et de surtraitement posent question. Dans les études, le surdiagnostic varie entre 10 et 19 %. La baisse de la mortalité par cancer du sein, modeste pourrait en outre, ne pas être due au dépistage, mais aux progrès thérapeutiques. Devant ces incertitudes, avance le Collège, la décision en connaissance de cause doit revenir à la femme.
— Cela signifie que le dépistage du cancer du sein ne peut se concevoir que dans une vision globale des stratégies de prévention et de dépistage ayant fait la preuve de leur efficacité, qui doit faire l’objet de consultations dédiées. Et le médecin généraliste doit en être l’acteur principal.
— C’est la position qu’avait tenue le Collège lors de la concertation citoyenne pour améliorer le dépistage du cancer du sein. Il partait du constat selon lequel les femmes participent ou non au dépistage du cancer du sein, mais peu d’entre elles le font en connaissance de cause, c’est-à-dire en sachant l’amplitude de ce qu’elles auraient à y gagner ou à y perdre. De même, la focale mise sur le dépistage organisé a probablement occulté le problème des femmes les plus à risques, alors que ce sont elles qui ont le plus à y gagner.
— Le Collège insistait sur les fonctions traitantes du médecin généraliste, prise en charge globale et de premier recours, qui permettent le suivi des femmes en amont et à tous les stades de la maladie : prévention, dépistage, puis diagnostic, phase aiguë et gestion des effets indésirables, soutien psychologique, réinsertion dans la vie professionnelle, surveillance des récidives, prescription de l’hormonothérapie, prévention secondaire et vie après la maladie. Il peut évaluer le risque, repérer les femmes à risque élevé, renforcer les messages et orienter les femmes vers le dépistage organisé ou un dépistage individuel.
— Par ailleurs, replacer ce dépistage en perspective permet de donner du sens aux conduites de prévention et de relativiser les risques, relève le Collège de médecine générale. Il s’agit également d « éclairer » les patientes, d’autant qu’elles n’ont pas d’interlocuteur privilégié dans le domaine du dépistage organisé. De plus, l’examen clinique des seins des femmes avant la mammographie de dépistage ou de diagnostic a un effet anxiolytique. Or, un discours rassurant allié à un examen clinique est des facteurs reconnus de l’acceptabilité des tests de dépistage.
— Le Collège des généralistes enseignants, de son coté, avait déclaré lors de l’annonce de la refonte par Marisol Touraine, du dépistage organisé du cancer du sein, "encourager la décision médicale partagée avec les femmes, afin qu’elles choisissent de participer ou non au dépistage".
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