Le régime standard
Il consiste à réduire les apports énergétiques usuels de façon modérée (500 Kcal) en limitant les aliments ayant une densité énergétique élevée et en augmentant la part de ceux qui procurent une sensation de satiété, soit par leur volume (fruits, légumes, soupe, féculents,) soit par leur composition (aliments riches en protéines). `
Il est souvent nécessaire de restructurer l’alimentation avec des repas diversifiés et de lutter contre les prises alimentaires inter-prandiales en gérant l’émotivité alimentaire.
> La répartition des nutriments respecte l’équilibre alimentaire mais il est possible de majorer la part des protides et de réduire celle des lipides et/ou des glucides.
Le régime prescrit n’est pas nécessairement hypocalorique stricto sensu car la notion de réduction calorique est relative et non absolue. La seule correction des erreurs alimentaires peut réduire les apports énergétiques de 500 Kcal chez certains patients. La promotion de l’activité physique s’avère particulièrement importante pour maintenir la perte de poids obtenue, en tenant compte des aptitudes et de la motivation du patient et en fixant des objectifs progressivement croissants. Un support comportemental est utile en cas de troubles du comportement alimentaire (tachyphagie, compulsions, restriction cognitive).
› En pratique les piliers de la prescription d’un régime hypocalorique modéré sont :
1. La couverture des besoins en protéines à partir des aliments calorico-protéiques (viandes et équivalents, produits laitiers, pain et équivalents) sur la base de 0,8 à 1,2 g/kg de poids ce qui revient à maintenir l’apport protidique habituel.
2. Le maintien d’une alimentation régulière et structurée habituellement en 3 prises, agréable, diversifiée sans interdits excessifs, gastronomisée par des condiments et des arômes, dont le volume reste conséquent grâce aux aliments à faible densité énergétique (fruits et légumes, féculents en quantités limitées).
3. L’amélioration des habitudes alimentaires (et ses déterminants psychologiques) : éviter ou supprimer les grignotages, écarter ou réduire la part des aliments sucrés et salés à forte densité énergétique, éviter ou évincer les boissons énergétiques (sucrées et alcooliques), gérer les occasions de repas festifs et savoir contrôler les apports pour ne pas rompre totalement avec les principes nutritionnels tout en gardant une certaine qualité de vie.
4. Un suivi fréquent et régulier dans le but de poursuivre l’éducation et le soutien et de rechercher des signes d’échappement et de résistance à l’amaigrissement.
Ces préceptes, incontournables et peu négociables, sont en fait très proches de ce qui est attendu d’une alimentation optimale (tableau 1).
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Le régime hypocalorique de type méditerranéen
Il est caractérisé par une consommation importante de légumes et faible de viande. Les lipides n’excèdent pas 35 % des apports et la source principale en est l’huile d’olive. Ce type de régime plutôt frugal a démontré des bénéfices cardio-vasculaires.
Les diètes très restrictives
La restriction énergétique sévère < 1 200 kcal (« low calorie diet » ou LCD) ou très sévère (« very low calorie diet » ou VLCD) a des indications limitées : obésité massive, indication d’amaigrissement rapide, résistance aux traitements hypoglycémiants chez le diabétique de type 2, résistance à l’amaigrissement, etc…). Ces régimes en vogue aux États-Unis créent un gradient énergétique de l’ordre de 1 000 kcal entraînant une perte de poids théorique de l’ordre de 1 kg/semaine
Conçus pour couvrir les besoins protidiques en apportant au moins 0,8 g/kg de poids ces régimes sont de fait hyperprotidiques puisque le pourcentage des calories protidiques peut atteindre ou dépasse 50 % de la ration (tableau 2). Ces diètes hyperprotidiques réalisées avec des aliments protidiques (laitages écrémés, blanc d’œuf, poisson, viande maigre) ou avec des concentrés de protéines facilitent l’adhésion au régime du fait de l’effet satiétogène des protéines et de l’induction d’une cétogenèse anorexigène lorsque l’apport glucidique est < 5 %.
› À apport calorique identique la diète hyperprotéinée est plus efficace sur la perte de poids et de masse grasse qu’une diète normoprotéinée hypolipidique. La répartition des nutriments, glucides, lipides et protéine ne semble pas déterminante sur la perte de poids, sur l’adhésion au régime et sur la reprise pondérale. Après 2 ans la perte pondérale moyenne n’est que de 3 kg (2).
› À la phase de stabilité pondérale la masse maigre est plus importante qu’après un régime amaigrissant iso-calorique non hyperprotéiné, ce qui détermine une dépense énergétique de repos plus élevée. L’excès relatif ou absolu de l’apport protéique bouleverse l’économie métabolique : la quantité de lipides oxydés est supérieure à celle des lipides alimentaires ce qui négative la balance lipidique; la restriction glucidique quant à elle stimule la néoglucogenèse à partir du muscle avec pour corollaire une augmentation de la dépense énergétique de repos. Au total l’effet des protéines sur la satiété –qui facilite l’adhésion au régime – et l’effet thermogénique des protéines ainsi que la préservation relative de la masse maigre sont les principaux atouts du régime hyperprotéiné. Les risques pour la santé de ces diètes sont encore mal connus. Les répercussions sur la fonction rénale, sur la masse osseuse, sur le risque cardio-vasculaire et sur l’état psychique sont encore débattues.
› À long terme tous les régimes de restriction sévère déterminent une perte de la masse maigre avec une fonte musculaire d’autant plus marquée que les apports glucidiques sont < 150 g/ jour. Elles déterminent une carence en micronutriments nécessitant une supplémentation (vitamines B, potassium et calcium).
La stabilisation pondérale
› Un régime restrictif modéré si possible équilibré reste indispensable pour maintenir les acquis. Un régime hyperprotéiné avec des glucides à index glycémique bas associé à une activité physique régulière semble être la formule qui réduit le mieux le risque de reprise pondérale.
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