La dermatite atopique peut débuter très tôt dans la vie parfois avant l'âge de 3 mois. 10 à 15 % des enfants sont atteints, 2 % des adultes. La majorité des dermatoses atopiques disparaissent à l'adolescence(1).
UN DIAGNOSTIC SIMPLE
La dermatite atopique est une dermatose prurigineuse récidivante. Elle débute dès les premières semaines de la vie. L'atteinte est symétrique, elle prédomine sur les convexités du visage et des membres. La sécheresse cutanée (xérose) est fréquente.
Après l'âge de 2 ans, les lésions se localisent aux plis (cou, coudes, genoux) et aux extrémités (mains et poignets, chevilles). La présence fréquente d'une lichénification (épaississement de la peau) témoigne d’un prurit localisé persistant.
Chez l’adolescent l’atteinte du visage et du cou sous forme d’un érythème est caractéristique.
Le diagnostic de dermatite atopique est clinique, les examens complémentaires sont inutiles.
LE TRAITEMENT
Le prurit de la dermatite atopique est constant, il empêche fréquemment l'enfant de dormir, il se réveille et pleure et réveille ses parents (1).
Dermocorticoïdes + émollients
-› On traite par application avant le coucher de dermocorticoïdes en pommade qui blanchissent les lésions en quelques jours. L'effet des dermocorticoïdes est spectaculaire (2).
Une seule application par jour est suffisante, car la peau accumule les dermocorticoïdes (effet réservoir) dans sa couche superficielle. La libération vers ses couches plus profondes est progressive. Il est possible d'appliquer des dermocorticoïdes sur le visage mais éviter la bouche, le contour des yeux et les paupières.
Pour estimer la bonne quantité de dermocorticoïdes à appliquer, on utilise la technique du Finger Tip Unit : le produit déposé sur la dernière phalange de l’index d’un adulte (soit 0,5 g) permet de traiter une surface égale à deux paumes de main adultes.
À moins d'un tube par mois de dermocorticoïde d'activité forte, le risque d'effet secondaire est très limité.
-› Le matin, application d'émollients remboursés.
-› En cas de poussée, quelques jours suffisent à blanchir les lésions, l'enfant est systématiquement revu dans le mois qui suit. Le traitement est arrêté lorsque les lésions ont disparu.
-› Lorsque les lésions sont très récidivantes, un traitement d'entretien deux jours par semaine après blanchiment pendant quatre mois, diminue les poussées et leur intensité.
-› L'information et l’éducation des parents et des grands enfants sont primordiales pour une prise en charge optimale. Lors d'une enquête 73% des patients déclarent être inquiets de l'usage des dermocorticoïdes chez leur enfant et que 24% admettent une non-observance du traitement (1).
Il importe d'expliquer aux patients la non-dangerosité du traitement avec la nécessité d'un suivi régulier. Le traitement ne guérit pas l'anomalie de la barrière cutanée, mais elle supprime l'eczéma.
Quel produit ?
Les dermocorticoïdes se distinguent par leur puissance anti-inflammatoire, il existe 4 classes de puissance : - Très fort (classe I),
- Fort (classe II),
- Modéré (classe III),
- Faible (classe IV).
La classe IV la plus faible n'est pas conseillée. De préférence, une seule molécule est utilisée quelle que soit la partie du corps à traiter.
Mesures annexes
-› Les bains doivent être d'une durée limitée (10 minutes), à température inférieur à 37°.
-› Les savons utilisés sont des syndets. L'enfant est séché en tamponnant sans frotter.
-› Le calendrier vaccinal doit être le même chez les enfants ayant une dermatite que chez les enfants non atopiques.
NE PAS FAIRE
La corticothérapie orale n’a pas sa place dans la prise en charge de la dermatite atopique.
Le bilan allergologique ne doit pas être systématique, la dermatite atopique est une anomalie de barrière cutanée et non une maladie allergique.
Les antihistaminiques sont rarement utilisés. Ils ont un effet sédatif intéressant s’ils sont administrés le soir lors des poussées. Les effets secondaires classiques sont exceptionnels et ne surviennent pas lorsque la surveillance est rigoureuse : la phobie des dermocorticoïdes ne doit plus avoir cours. Cette peur entraîne une mauvaise utilisation qui est la seule responsable de l'inefficacité des traitements.
Aucun régime alimentaire d'éviction ne doit être suivi sauf en cas d'allergie alimentaire dûment prouvée.
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