L’infection respiratoire aiguë (IRA) reste la première cause de mortalité d’origine infectieuse en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et la première cause infectieuse de transfert vers un service hospitalier. A la demande de la DGS, le Haut Conseil de Santé publique (HCSP) vient d’actualiser les recommandations qui dataientde2006.
Le rapport pointe que « le risque élevé d’IRA et de ses complications pour les résidents des Ehpad est lié au cumul d’éléments défavorables : la fragilité des personnes hébergées liée à leur âge, les multiples facteurs de comorbidité associés aggravant le pronostic d’une infection, l’organisation de la vie en collectivité et la contagiosité de certaines infections respiratoires (notamment virales), la continuité des soins et les connexions entre les établissements de santé. Les Ehpad sont ainsi un lieu favorisant la dissémination des agents infectieux pouvant être à l’origine d’épidémies. »
› Au même plan que la vaccination antigrippale des résidents et du personnel de soins et éventuellement antipneumococcique, le respect des règles d’hygiène de base est le premier niveau d’intervention pour réduire la transmission. Ainsi pour les soignants, les règles d’hygiène des mains sont simples mais leur application doit être draconienne : lavage simple des mains avec un savon doux et la friction par produit hydro-alcoolique. En cas de syndromes pseudo-grippaux chez les soignants, la liste des mesures est longue mais classique : se couvrir le nez et la bouche avec un mouchoir à usage unique, en l’absence de mouchoir tousser ou éternuer au niveau du coude plutôt que dans les mains, réaliser une hygiène des mains après contact avec des sécrétions respiratoires ou des objets contaminés, porter un masque de soin dans les zones communes ou lors des soins, …
› Le rapport insiste sur le risque de d’infections par des bactéries multirésistantes en raison de la prescription fréquente et le plus souvent inadaptée d’antibiotiques. Et souligne à raison que « la mise en place de mesures de bon usage des antibiotiques est devenue plus complexe compte tenu de la diversité des intervenants dans la chaîne des soins. » Aussi, en cas d’IRA, les experts rappellent que seule la pneumonie, d’origine bactérienne, devrait être traitée par antibiotiques. Ce qui nécessite de recueillir les signes cliniques, biologiques et radiologiques – la radiographie pulmonaire devrait être plus systématique - qui permettent un diagnostic différentiel entre ces deux entités et d’isoler un agent microbien. Et en cas de pneumonie avérée, l’antibiothérapie antibiotique doit être instaurée sans retard, idéalement dans les quatre premières heures.
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