Patients mal informés, absence d'indication à opérer, voire contre-indications, suivi insuffisant : les recommandations françaises à propos de la chirurgie bariatrique ne sont suivies que dans 34 % des cas. La HAS pose donc clairement la question de la révision des indications de cette chirurgie si particulière (1).
C'est par décision collégiale que l'indication doit être posée, après discussion et concertation pluridisciplinaire. Les patients concernés doivent réunir plusieurs conditions dont :
- avoir un IMC ≥ 40 kg/m2 ou un IMC ≥ 35 kg/m2 associé à au moins une comorbidité susceptible d'être améliorée par la chirurgie de l'obésité (HTA, syndrome d'apnée du sommeil, diabète de type 2, maladie ostéo-articulaire invalidante…) ;
- être en échec d'un traitement médical, nutritionnel, diététique et psychologique conduit de façon optimale durant 6-12 mois, la chirurgie se positionnant en 2ème intention en l'absence de perte de poids suffisante ou d'absence de maintien de la perte de poids.
- Par ailleurs, les patients doivent avoir reçu au préalable une information correcte, et avoir compris et accepté la nécessité d'un suivi médical et chirurgical à long terme.
- Enfin, le risque opératoire doit être acceptable. Pour l'heure, les patients diabétiques de type 2 ayant un IMC entre 30 et 35 kg/m2 ne font pas partie des sujets à qui cette chirurgie peut être proposée.
- Qui dit indications dit contre-indications. Entre autres : les troubles mentaux et cognitifs sévères, les troubles sévères et non stabilisés du comportement alimentaire, l'incapacité prévisible du patient à participer à un suivi prolongé, la dépendance à l'alcool ou à d'autres substances psychoactives, l'absence de réelle prise en charge médicale préalable, les maladies mettant en jeu le pronostic vital.
Une fois la décision opératoire prise, l'évaluation préopératoire se doit d'être minutieuse. In fine, cette meilleure sélection et préparation des patients vise à améliorer à long terme l'efficacité de la chirurgie bariatrique et à réduire la survenue des complications.
1 – HAS. Obésité. Prise en charge chirurgicale chez l'adulte. Recommandations. Janvier 2009.
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)