LA DÉPENDANCE TABAGIQUE, UNE MALADIE CHRONIQUE MÉCONNUE

Publié le 10/01/2014
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La décision de prendre en charge cette maladie relève en premier lieu de la décision médicale et non de la motivation du patient qui ne doit être prise en compte qu’en deuxième intention, comme pour le traitement d’un diabète (1). C’est une erreur fondamentale de laisser encore en 2014 la responsabilité de l’initiation du traitement ou de son échec sur le patient alors que le traitement des maladies chroniques graves est au cœur du travail du médecin. Presque tous les fumeurs non motivés acceptent ce discours et la prise en charge, si on les laisse fumer à leur guise, sans aucun autre effort les premières semaines que de suivre le traitement. Le fumeur, remis en confiance après des échecs successifs qui l’avaient dévalorisé, a toute chance de se motiver après une forte réduction du tabagisme sans effort pour arrêter les dernières cigarettes et travailler à la prévention des rechutes. Le médecin doit d’autant plus reprendre le pilotage de l’arrêt du tabac qu’il a de nouveaux outils, avec les associations de substituts nicotiniques, une nouvelle forme orale d’action rapide : le spray oral, des nouvelles données sur la varénicline qui bouleversent au sens propre les a priori sur le risque de dépression (encadré E2) et l’arrivée de l’e-cigarette (encadré E1). L’e-cigarette qui a été essayé par 10 millions de français change le dialogue fumeur/médecin.

Tout bouge en 2014, mais il est regrettable qu’en raison de procédures internes conduisant à exclure les experts impliqués dans la lutte contre le tabac, la HAS s’apprête à publier en 2014 un guide considérant toujours le tabagisme comme un comportement, plaçant les médicaments derrière la psychothérapie et qui continue à semer le doute sur le risque de suicide sous varénicline sans prise en compte des nouvelles données scientifiques 2013.



Source : lequotidiendumedecin.fr