La migraine est la céphalée primaire la plus fréquente chez l'enfant.
Elle touche 5 à 10 % des enfants.
Des critères précis permettent de la diagnostiquer.
Elle peut débuter chez des enfants de moins de 10 ans.
L’interrogatoire est essentiel pour faire le diagnostic qui ne nécessite pas de bilan paraclinique ; tous les bilans (imagerie EEG, sanguin…) sont normaux.
La céphalée est bilatérale, les crises sont plus courtes que celles de l'adulte, le sommeil est souvent réparateur.
La céphalée est invalidante (l’enfant arrête son activité, s’allonge) elle est associée selon les cas à des nausées voire des vomissements, une phono ou une photophobie.
Des douleurs abdominales, des vertiges, une pâleur, des cernes oculaires sont également souvent observés.
Les auras sont fréquentes (plus de 50 % des enfants consultant au centre de référence de Trousseau) chez l’enfant, elles surviennent le plus souvent pendant la céphalée (16).
Les auras peuvent être :
- visuelles ( vision, floue, déformée, scintillement, tâches colorées…) ;
- sensitives (paresthésies des membres, buccale);
- auditives ( sifflement, bourdonnement, « voix qui appelle »);
- associées à des troubles du langage (dysarthrie, suspension du langage…) ;
- diminution de la force musculaire avec exceptionnellement des formes hémiplégiques.
Des tableaux mixtes associant crise de migraine et céphalée de tension (céphalée).
La majorité des enfants arrive à distinguer le «petit mal de tête » de la « grosse crise »; c'est sur cette dernière entité que doit porter l'analyse sémiologique pour caractériser la migraine
Les facteurs déclenchants (stimulation sensorielle, bruit chaleur, lumière, odeurs, sport, hypoglycémie, transports, stress, contrariétés,…) sont à distinguer de la cause de la migraine dont l'origine génétique et familiale est maintenant bien connue.
La migraine n'est pas une maladie psychologique même si souvent des facteurs déclenchants de nature psychologique (émotions, contrariétés, pression scolaire,..) sont très souvent retrouvés. Beaucoup d'enfants présentant d'authentiques migraines reçoivent de faux diagnostics de « sinusite », « trouble de la réfraction, de convergence », « gastro ».
L'ibuprofène doit être privilégié en traitement de crise et doit être donné précocement, les voies rectale ou nasale seront utilisées en cas d'échec de la voie orale.
La céphalée de tension ne doit pas donner lieu à une prescription médicamenteuse.
On ne doit pas prescrire de médicament morphinique (faible ou fort) pour la crise migraineuse.
Les traitements de fond non pharmacologiques (apprentissage de la relaxation, de l’auto- hypnose…) doivent être privilégiés.
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