L’usage de la pilule recule selon l’enquête Fecond (Ined/Inserm) sur le paysage contraceptif français publiée dans le dernier numéro de Population & Sociétés. La contraception orale reste certes la méthode la plus répandue en France, une femme de 15-49 ans sur deux l’utilisant en 2010. Mais cette proportion de femmes diminue depuis les années 2000 (-4,6 %) au profit des utilisatrices des nouvelles méthodes hormonales contraceptives adoptées par 4 % d’entre elles (implant, patch contraceptif et anneau vaginal).
›Chez les jeunes de 18-19 ans, la baisse de l’utilisation de la pilule (– 4,4 %) s’accompagne d’un recours plus fréquent au préservatif, utilisé par une majorité de femmes en début de vie sexuelle. De manière générale et tout âge confondu, le recours au stérilet comme méthode contraceptive progresse. Les méthodes hormonales gagnent aussi du terrain. Elles sont aujourd’hui adoptées par 4 % des femmes : l’implant étant le plus utilisé (2,6 % des femmes de 15-49 ans), devant l’anneau vaginal (1 %) et le patch contraceptif (0,4 %).
Chez les femmes de 20-24 ans, le recul de la pilule (– 10,4 %) n’est qu’en partie compensée par le recours aux nouvelles méthodes hormonales (+ 5,1 %). Chez celles de 25-29 ans (– 5,8 %), elle est en revanche plus que compensée par ce recours (+ 6,9 %). Seules les femmes de 45-49 ans lui préfèrent le stérilet qui est utilisé en moyenne par 21 % d’entre elles ; et cela en dépit des recommandations de la HAS précisant dès 2004 que le stérilet pouvait être utilisé à tous les âges quel que soit le statut maternel des femmes. Mais les préjugés ont la vie dure et 54 % des femmes interrogées considèrent que le stérilet n’est pas indiqué pour une femme sans enfant. Idem pour les médecins : 69 % des gynécologues le pensent ainsi que 84 % des généralistes !
› Le choix de la méthode contraceptive est lié à la position sociale et financière des femmes ainsi qu’aux logiques médicales. Le déclin de la pilule chez les 20-24 ans est moins marqué chez les femmes les plus diplômées : – 5,1 % chez les titulaires d’un diplôme supérieur contre – 12,9 % chez les autres. Le suivi gynécologique des non diplômées a du reste baissé en 2010 : 12,2 % d’entre elles déclarent ne pas avoir de suivi contre 6,9 % en 2000. Les jeunes femmes de 20-24 ans en situation financière délicate et qui ne vivent plus chez leurs parents utilisent moins souvent la pilule que les autres (71 % contre 88 %). Et seules 43 % de ces jeunes filles bénéficient d’un remboursement total de leur pilule.
Environ 3 % de femmes n’utilisent pas de contraception du tout alors qu’elles ne souhaitent pas être enceintes. Cette situation est plus fréquente chez les femmes confrontées à une situation financière difficile, peu ou pas diplômées, ou vivant en milieu rural.
1- Bajos N, Bohet A, Le Guen M, Moreau C et l’équipe de l’enquête Fecond. La contraception en France : nouveau contexte, nouvelles pratiques ? Population & Sociétés. Numéro 492. Sept 2012. http://www.ined.fr/fichier/t_publication/1606/publi_pdf1_492.pdf
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