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LES SIGNES PRÉCURSEURS DE L’ARRÊT CARDIAQUE

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Publié le 12/02/2016
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arrêt cardiaque

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Crédit photo : DONCASTER AND BASSETLAW HOSPITALS /SPL/PHANIE

> Chaque année, environ 50 000 Français décèdent d’un arrêt cardiaque. Soit environ un arrêt cardiaque toutes les dix minutes, dix fois plus que de tués sur la route. Or seuls
5 à 7 % de ces victimes survivent. Ce qui pose la question du repérage des éventuels signes avant-coureurs.

> Après 45 ans, ce sont le plus souvent les maladies coronaires qui vont provoquer un infarctus du myocarde, lequel, dans certains cas, entraînera l’arrêt cardiaque.
Or selon une étude Inserm, AP-HP, Université Paris Descartes, publiée dans Annals of Internal Medicine (1), 51 % des coronariens qui décèdent subitement auraient eu des signes précurseurs.

> Pour parvenir à ce résultat, Eloi Marijon du Centre d’Expertise Mort Subite de l’Hôpital Européen Georges Pompidou, AP-HP, en collaboration avec le Cedars-Sinai Heart Institute (Los Angeles, Californie), a étudié précisément ce qui se passait dans les 4 semaines précédant la survenue d’un arrêt cardio-respiratoire.

> La reconstitution des événements chez 839 hommes et femmes, âgés de 35 à 65 ans, victimes de mort subite s’est faite en interrogeant minutieusement les témoins, les membres de la famille, mais également les données médicales des hôpitaux et des médecins libéraux de la région.

> Pour 93 % des patients symptomatiques, les signes sont apparus dans les 24 heures qui précèdent l’arrêt cardiaque. La douleur dans la poitrine était le symptôme le plus fréquent. Deux fois sur trois, les précordialgies étaient typiquement « intenses en étau ». Les autres signes d’alerte étaient l’essoufflement d’effort et les pertes de connaissance. En cas de dyspnées, le symptôme s’installait dans les jours précédents et était le plus souvent continu jusqu’à l’arrêt cardio-respiratoire.

> Pourtant, seuls 19 % des patients présentant des symptômes avant-coureurs ont appelé un service d’urgences, l’équivalent du « 15 » en France. Or, la chance de survie après appel d’un de ces services serait de 32,1 % comparée au 6 % des coronariens qui ne se signalent pas, soit environ 6 fois plus de chance de survie. « Ces nouvelles données doivent motiver la communauté médicale à développer une nouvelle stratégie de prévention subaiguë », précise le Dr Marijon, à savoir d’identification des sujets à risque d’arrêt cardiaque à court terme. La prévention de la mort subite est basée essentiellement sur la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaires et l’implantation de défibrillateurs chez les patients les plus à risque.

> Selon l’Inserm, cette approche à long terme montre ses limites. « Le développement exponentiel de la médecine connectée devrait être un atout pour développer cette prévention que cela soit en termes d’identification des sujets à risque, mais aussi une optimisation de la prise en charge de l’arrêt cardiaque avec les systèmes de géolocalisation… »

1- Ann Intern Med. 2016 ; 164 (1) : 23-29. doi :10.7326/M14-2342
2- http://presse.inserm.fr/arret-cardiaque-ne-negligez-pas-les-signes-dalerte/21999/

Dr Linda Sitruk

Source : lequotidiendumedecin.fr